Effets de l'échauffement des eaux sur le cycle de reproduction de la moule d'eau douce dreissena polymorpha ( Bivalve : Dreissenidae ) : Etude en situ et en laboratoire : Aspects histologiques, histochimiques et biochimiques

Abstract

L’influence de la pollution thermique sur la biologie de la reproduction du bivale Dreissena polymorpha a été étudiée. Le choix de deux sites industriels a permis de tester in situ une gamme d’écarts thermiques de +2 à +7°C entre les stations témoins et les stations échauffées. Une échelle chronologique des étapes du cycle sexuel a été établie en se basant sur les caractéristiques histologico-chimiques des processus de maturation sexuelle. Ce cycle est caractérisé par une phase de repos sexuel pendant la saison froide ; le développement la maturation des gamètes débutent au printemps et leur émission commence à la fin du printemps et continue pendant l’été. L’analyse des variations pondérales et celles des principaux constituants biochimiques (protéine, lipides et glucides totaux) ont permis de renforcer l’interprétation des phases du cycle de reproduction (repos sexuel, gamétogénèse, maturation et émission des gamètes) en relation avec les paramètres hydrobiologiques du milieu. Les analyses biochimiques et histochimiques se confirme le rôle important des lipides en tant que matériel de réserve vitellogénique (jusqu’à 30% du poids sec) et signe indicateur de ponte. Dans les stations échauffées, la reprise de la gamétogénèse est précoce. On a constaté une déphasage dans le cycle d’au moins un mois entre les animaux expérimentés et les témoins. Pendant le repos sexuel, le conditionnement en laboratoire des animaux à une température de +8°C permet la reprise de la gamétogénèse, les mâles sont plus sensibles que les femelles. Après cette reprise, une augmentation de la température du milieu comprise entre +5 et 17°C accélère la gamétogénèse avec une acquisition précoce de la maturité sexuelle. Les animaux exposés aux températures élevées présentent des altérations histologiques. La θL50/24heures (température létale) a été établie à +23.6°C. L’analyse biochimique réalisée chez les animaux élevés dans les stations échauffées montre une diminution du taux de lipides au printemps signe de l’émission précoce des gamètes. La teneur en protéines ne montre pas de différences significatives par rapport aux témoins, en revanche, le taux de glucide est plus important.