Différenciation du système rénine angiotensine et son activité au cours de l'ontogénèse

Abstract

Le système rénine-angiotensine occupe une place considérable dans la régulation de la pression artérielle et de l’homéostasie. La position clé de la rénine dans ce système, lui a valu un grand nombre de travaux biochimiques et immunocytochimiques essentiellement réalisés chez l’adulte. Le nombre réduit de travaux réalisés chez le fœtus nous a incité à étudier la différenciation, la maturation et l’activité du système rénine-angiotensine au cours de l’ontogenèse. La différenciation des cellules à rénine s’effectue suivant des modalités comparables chez toutes les espèces étudiées : les cellules granuleuses à rénine apparaissent en premier lieu dans la paroi des artères situées en dehors des structures néphrogènes puis prolifèrent le long des ramifications artérielles intranéphrogènes. La culture organotypique a montré que la différenciation de ces cellules est tributaire de facteurs externes provenant du flux sanguin ou diffusant à partir des territoires périnéphrogènes. La différenciation des cellules à rénine intrarénale ultérieure se caractérise par l’hyperplasie des cellules à rénine et leur concentration au niveau des appareils juxtaglomérulaires. L’analyse biochimique et électrophorétique a montré que l’hypertrophie des cellules à rénine est consécutive à une augmentation de l’activité biologique enzymatique conduisant à l’accumulation de précurseurs et de formes de maturation intermédiaires attestant de l’hyperactivité biosynthétique de ces cellules. L’innervation sympathique catécholaminergique et peptidergique NPY ne semble pas impliquée dans les processus de différenciation et de maturation des cellules à rénine. La stimulation du système rénine-angiotensine maternel par une diète sodée, se traduit au niveau fœtal par un trouble de croissance et une inhibition des phénomènes de maturation des cellules à rénine. Les processus de différenciation ne sont par contre, ni perturbés, ni différés.