La prise en charge de la douleur chronique dans le cadre des désordres temporomandibulaires

Abstract

Familiers du diagnostic et du traitement des douleurs aigues de la cavité buccale, les chirurgiens dentistes ont été, depuis une cinquantaine d'années, conduits à s'intéresser aux douleurs musculo-squelettiques chroniques de l'articulation temporo-mandibulaire. Ces dernières à caractère flou- évoluent, généralement, selon un mode cyclique, alternant périodes de rémission et de récidive, et rompant ainsi, avec le schéma traditionnel de <cause à effet>, reliant la pathologie à une cause organique localisée et bien identifiée. En effet, la douleur chronique accompagnant les DTM, est liée à l'intrication de facteurs multiples. C'est pourquoi, elle ne peut être appréhendée qu'en adoptant un modèle biopsychosocial qui les prend tous en considération, aussi bien à la phase diagnostique que thérapeutique. Les recommandations thérapeutiques actuelles incitent les praticiens à opter pour des méthodes d'évaluation simples, et des thérapeutiques réversibles non invasives, tout en se focalisant sur l'identification des mécanismes mis en jeu dans la persistance de ces douleurs, plutôt que sur la recherche d'une ou des étiologies éventuelles. Bien que cette ligne de conduite ait, de plus en plus, de partisans, il reste encore des résistances de la part des occlusodentistes -purs et durs- qui attribuent à l’occlusion dentaire une place prépondérante dans la genèse et l’entretien de ces dysfonctions, et de ce fait, axent leur prise en charge sur des thérapies aussi irréversibles qu’agressives, au nom d’une hypothétique prévention. Cette polémique concernant les DTM, qui anime le milieu odontologique, ainsi que la prise de conscience mondiale croissante face à la souffrance des douloureux chroniques, étaient à l’origine de ce modeste travail, où nous avons essayer, tant bien que mal, de mieux appréhender la problématique de <la prise en charge de la douleur chronique dans les désordres temporo-mandibulaires>. Notre ambition de départ était de trouver réponse à l’interrogation : quelle démarche entreprendre devant un problème pluridimensionnel ? Nos différentes lectures et discussions relatives au sujet, ont abouti à l’évidence que devant un phénomène aussi complexe que la douleur, et une pathologie aussi précaire que les DTM, la démarche la plus pragmatique, qui existe de nos jours, consiste à s’adresser à la totalité des éléments qui sous-tendent le problème. Ceci n’est concevable qu’en adoptant une approche élargie, se basant sur le modèle biopsychosocial. Ce concept offre à la profession de nouvelles perspectives, qui la conduiront de la cavité buccale à l’être dans sa totalité. Il y a plus de 200 ans, <l’occlusion > était le centre de pareilles interrogations. Elle a fini par établir les fondements de la physiologie manducatrice (réagissant l’occlusodontie), extrayant ainsi, le monde dentaire de celui des arracheurs de dents. Aujourd’hui cette même <occlusion> et ces fervents défenseurs, s’opposent avec ténacité à ce nouveau concept qui, s’il ne prouve pas son efficacité absolue, continue, de jour en jour, à assurer un meilleur soulagement chez des malades traînant, généralement, derrière eux un parcours de combattant à la quête Vaine de l’apaisement de leur souffrance. Désormais, grâce à cette nouvelle perspective, chaque patient peut bénéficier d’un traitement efficace, tenant compte de sa personnalité et de ses exigences, tout en lui assurant une qualité de vie satifaisante.