Gestion des déchets hospitaliers au Maroc : Cas du CHU de Rabat-Salé et de l'hôpital El Idrissi de Kénitra

Abstract

Le secteur des déchets, et en particulier celui des déchets hospitaliers représente un fardeau de plus en plus encombrant : près de 8000 tonnes de déchets solides hospitaliers sont produits chaque année au Maroc (les déchets liquides étant difficilement quantifiables). Ces déchets, qui se distinguent en déchets médicaux proprement dit, et en déchets ménagers et assimilables, se répartissent entre deux grands types d’hôpitaux : les centres hospitaliers universitaires et les hôpitaux périphériques. Dans notre étude, nous avons pris l’exemple du CHU de Rabat-Salé où la gestion des déchets hospitaliers est à l’ordre du jour ; A son niveau, il existe une production moyenne de 3 kg/lit-jour, soit un tonnage quotidien de 9,75 pour une capacité litière de 3250 lits ; mais à fin de mieux cerner le problème de la gestion des déchets au CHU, nous avons volontairement choisi l’Hôpital d’Enfant de Rabat où l’ensemble des services génère une production de déchets d’environ 3594 kg/jour. De plus et en parallèle, nous avons choisi l’Hôpital El Idrissi de Kénitra, où nous avons effectué les différents stages de la 7ème année de Médecine, comme exemple d’hôpital périphérique ; A son niveau, l’estimation de la quantité de déchets produits chaque jour, est de 1500 kg. Mais, quelque soit le type d’hôpital, les déchets ménagers et assimilables représentent au Maroc 70% de l’ensemble des déchets hospitaliers et sont caractérisés pas un taux d’humidité avoisinant les 70%. D’autre part, grâce à une étude de proximité, nous avons pu constater l’ampleur de la problématique des déchets hospitaliers, dont la gestion précaire s’oppose à une production qui ne cesse de croître, imposant ainsi la recherche de solutions urgentes en vue de son amélioration. Le Ministère de la Santé avait d’ailleurs, dès l’année 1982, engagé plusieurs actions dans ce sens, qui n’ont malheureusement pas abouti du fait de défaillances institutionnelles, juridiques, financières, techniques et éducationnelles. Dans notre travail, nous analysons ces différents problèmes et nous proposons dans la mesure de nos moyens quelques solutions. Au niveau de certains hôpitaux, la prise de conscience de la problématique des déchets par l’ensemble des acteurs concernés, a permis de rechercher une solution pour l’amélioration de ce secteur ; celle-ci repose sur la bonne maîtrise tout le long de la chaîne d’élimination : tri, collecte, entreposage, transport et traitement. Cette gestion devra s’orienter vers : • Les principes d’hygiène hospitalière et la sécurité du personnel ; • La formation, l’information et la sensibilisation ; • La disponibilité permanente de moyens de gestion ainsi que la mise en place d’installations de traitement de ces déchets. • Et, l’investissement de chacun des acteurs concernés pour une réussite de la démarche entamée. Au travers d’une enquête, nous avons appris par ailleurs, que le Ministère de la Santé compte mettre en œuvre un Programme National d’Hygiène hospitalière, en donnant la priorité à la gestion et au traitement des déchets hospitaliers. Enfin, un projet de loi, en cours de finalisation, permettre de combler le vide juridique qui se fait sentir dans ce domaine.