Variabilité hydroclimatique et impacts des activités anthropiques sur les ressources en eau de la Basse Moulouya ( Maroc oriental )

Abstract

Ce travail est consacré à l’étude des impacts de la variabilité hydroclimatique et des activités humaines sur les ressources en eau de la plaine côtière de la Moulouya. La démarche globale adoptée a fait ressortir en premier lieu les différentes pulsations climatiques qui ont affecté le bassin de la Moulouya entre 1960 et 2000 ; en second lieu, l’analyse des flux liquides et solides de la Moulouya a montré qu’ils ont été réduits respectivement de 70% et de 93%, suite à la construction des barrages, et au développement des activités agricoles, ce qui a provoqué un net recul du delta de la Moulouya. L’étude des ressources en eaux souterraines de la nappe des Triffa à travers l’évolution de la piézométrie, de la conductivité et de la salinité des eaux, a permis d’évaluer le degré de vulnérabilité de cette nappe à la pollution, en utilisant la méthode DRASTIC simplifiée. Les cartes de vulnérabilité, de l’utilisation des engrais et de l’occupation du sol, constituent un élément de base pour une meilleure gestion intégrée de la Basse Moulouya et un outil fondamental pour toutes prises de décision au niveau de l’aménagement de cette zone côtière. Les résultats de l’analyse physico-chimique des eaux ont montré, d’une part, des variations spatiotemporelles de la qualité des eaux souterraines et d’autre part une contamination sérieuse par les nitrates de la nappe des Triffa, notamment dans les parties centrale et sud- ouest de la plaine. Le budget géochimique de la Basse Moulouya a permis de montrer que ce système côtier est une source de phosphore et d’azote, et que le temps d’échange de l’eau est d’environ de 10 jours. Par ailleurs, l’évolution prospective de la concentration des nitrates, à moyen terme, a montré que malgré les nombreuses hypothèses simplificatrices adoptées dans cette modélisation, les résultats sont tout à fait cohérents avec l’évolution rétrospective de la teneur moyenne des nitrates de la nappe avec une augmentation moyenne d’environ 3 mg/l par an.