Evolution géodynamique du bassin néogène de Guercif (Maroc) : Télédétection, Tectonique et Magnétostratigraphie

Abstract

Dans le but de déchiffrer l’évolution géodynamique du bassin néogène de Guercif, nous avons procédé par une analyse multi-sources et multi-échelles d’observation basée sur la combinaison d’outils pluridisciplinaires (télédétection, géologie structurale et paléomagnétisme). C’est dans ce contexte que nous avons mené, dans un premier temps, une analyse et une interprétation morpho-structurale des caractéristiques géologiques de la surface du bassin en se basant sur des données fournies par l’imagerie satellitaire (Landsat TM/ETM+et ASTER). Cette étude nous a permis de retrouver les directions majeures de fracturation et de mettre assez clairement en relation ces structures soulignées par les filtrages directionnels. Plusieurs caractéristiques de cette zone non pas été déterminées avec les outils de cartographie classique. Les documents cartographiques de synthèse mettent en évidence plusieurs éléments remarquables en particulier la forte densité de la fracturation dans le Sud et le Sud-Ouest du bassin. L’étude structurale multidimensionnelles réalisée surtout dans différents secteurs de la partie occidentale du bassin, a permis de mettre en évidence une structuration néogène et plio-quaternaire biépisodique : -Un épisode à dominante extensive (Tortonien à Pliocène) : cet épisode extensif correspond à une subsidence associée à une fracturation en failles normales synsédimentaires dont les directions sont comprises entre N090 et N135, indiquent un allongement orienté N 20-25. -Un épisode compressif vers la limite Pliocène-Quaternaire : se traduit par de nombreux plis d’axes N 20 à N 45 et par quelques failles inverses et décrochantes contrôlés par une compression sud-horizontale de direction N 120 à N 150. L’analyse paléomagnétique, validée par des datations biostratigraphiques et radiochronnologiques, a permis d’attribuer un âge numérique à chacune des trois coupes prélevées sur les formations sédimentaires essentiellement continentales néogènes du bassin : Khendek el Ouaich (7.5-7.3 Ma), Ain Guettara-Oued lahmar (6.0-4.5Ma) et Safsafat (7.3-6.7 Ma). La corrélation des polarités obtenus avec l’échelle géomagnétique de référence, offre la possibilité d’en déduire un âge absolu pour les gisements fossilifères (AGI, AG2, AG3) de ces coupes. La présence d’espèces communes met en évidence l’importance des communications terrestres entre le sud-bétique et le Rif Marocain.