Evaluation du statut en sodium, en potassium et en iode chez des enfants Marocains âgés de 6 à 18 ans

Abstract

L’incidence des maladies non transmissibles a considérablement augmenté, parmi les facteurs de risques liés à ces maladies on retrouve une consommation élevée en sodium et faible en potassium. Bien que la surveillance actuelle des niveaux de consommation repose sur l’utilisation des questionnaires sur la consommation alimentaire, l’utilisation de la méthode standard qui est l’excrétion urinaire des 24h, reste incontournable pour la validation des méthodes dites alternatives. Aussi, il se trouve un lien étroit entre la consommation de sel et les niveaux de carences en iode vue l’utilisation du sel comme vecteur d’iode chez les populations, ainsi une stratégie de réduction de sel doit être accompagnée par une surveillance de ces carences. L’objectif de cette étude est d’une part d’évaluer le statut en sodium, potassium et en iode dans un échantillon d’enfants Marocains âgés de 6 à 18 ans, tout en déterminant leurs principales sources alimentaires, d’autre part de valider l’évaluation du sodium et potassium par le questionnaire alimentaire de 24h, par l’excrétion urinaire de 24h afin de l’utiliser comme méthode alternative lors des futures enquêtes de surveillance. Les résultats de cette étude vont être utilisés comme complément à l’enquête nationale sur les facteurs de risques liés aux maladies non transmissibles sur les adultes, par conséquent la mise en œuvre d’une stratégie nationale de réduction de l’apport en sel chez toute la population marocaine. Méthodes : L’étude a été menée sur 195 enfants. Le statut en sodium et en potassium et en iode est évalué par l’excrétion urinaire de 24-h, par ICP (MS), et par un questionnaire sur le rappel alimentaire de 24-h, l’ode urinaire est mesuré par la méthode de Shandell-Kroft, la créatinine urinaire est mesurée pour valider la compétence urinaire. Résultats : La moyenne de sodium urinaire était de 2.23 ± 0.82 g/ jour (~5.7 g/ jour de sel g / jour), 50% des enfants consomment plus que les valeurs recommandées. Cependant, l’excrétion urinaire quotidienne de potassium était de 1.4 ± 0.636 g / jour et 75% des enfants consomment moins qu’adéquatement. Les résultats de la fréquence des aliments ont montré que la plus grande contribution de l’apport en sel était due aux céréales et au pain (39%) de l’apport quotidien. Le coefficient de corrélation de Pearson entre les deux méthodes d’évaluation du sodium et du potassium utilisées sont r-0.363 (p<0.01/ et r=0.243 (p<0.05), respectivement. Cependant, l’analyse de Bland-Altman a révélé que les limites d’accord de 95% variaient considérablement. Pour le sodium, le biais est plus prononcé et la tendance graphique a révélé une dispersion des points à différents niveaux de moyennes mettant en évidence une sous-estimation de l’apport en sodium par rappel alimentaire. Pour le potassium, les IC 95% -316,36 à 84.4 indiquant l’absence de différence entre individus pour les eux méthodes. Dans les autres mains, la médiane de l’excrétion urinaire d’iode était de 77µg/jour et 72.5% des enfants étaient déficients.