Les incendies de forêts : Genège et impacts environnementaux et socio-économiques dans le moyen atlas septentrional, Maroc : cas des forêts de Bab Azhar et de Chikkir

Abstract

Les forêts de Bab Azhar et de Chikker se situent dans un secteur accidenté du massif moyen atlastique marocain au sud de Taza. Ce sont des forêts qui ont connu plusieurs incendies ; ces derniers ont fait l’objet d’analyses statistiques et de travail cartographique. L’analyse statistique des feux passés fait ressortir que les incendies sont faibles dans les forêts de Bab Azhar et de Chikker, avec une moyenne de 28ha/an durant la période 1999-2010. L’intégration des cartes thématiques des différents facteurs intervenant dans le phénomène des incendies dans le Systèmes d’Information Géographique (SIG) avec leurs bases de données, a permis l’élaboration d’une carte de risque potentiel qui a montré la prédominance du risque très faible. Cette démarche a mis en évidence le facteur anthropique comme le principal déclencheur des incendies de forêts. Les équipements de défense des forêts contre les incendies (DFCI) réalisés dans les forêts de Bab Azhar et Chikker sont, en général, en dessous de la norme théorique, dans un mauvais état et en inadéquation avec la géographie du risque. La gestion participative des feux de forêts se considère comme un outil fiable dans la stratégie de prévention et lutte contre les incendies de forêts. L’évolution post-incendie du couvert végétal a été effectuée sur quatre sites incendiés. Immédiatement après l’incendie, le terrain est complètement dénudé, sur presque tous les versants incendiés observés ; les végétaux vont alors apparaître progressivement année après année. Les reconquêtes végétales se font d’une façon évidente à partir de la végétation autochtone. Cette évolution post-incendie dépend des caractéristiques de l’incendie et aussi des facteurs du milieu. Les incendies ont aussi des effets sur les propriétés du sol. Des analyses chimiques effectuées ont montré un accroissement de la matière organique immédiatement après le passage du feu, puis un retour à l’état initial avec les temps. Le phénomène d’érosion est très important après l’incendie puis réduit dès la troisième année après le feu. L’impact économique des incendies dans les forêts de Bab Azhar et de Chikker enregistré au cours de la période 1999-2010, montre des dégâts générés faibles en comparaison avec ceux de certains pays du pourtour méditerranéen et de Canada.