L’apport du débat scientifique a l’acquisition de la notion de convergence des suites numériques dans l’enseignement supérieur.

Abstract

Dans le présent travail, nous nous sommes intéressés aux difficultés rencontrées par les étudiants de première année universitaire face à la notion de convergence des suites numériques. L’analyse des productions à un examen de fin de semestre, de toute une promotion d’étudiants inscrits dans les filières Sciences Mathématiques et Applications (SMA) et Sciences Mathématiques et Informatique (SMI) à tendance « mathématique », a révélé beaucoup de difficultés trouvant leurs origines dans des conceptions antérieures erronées, dans le changement de contrat didactique lors de la transition secondaire-supérieur, dans la transposition didactique des enseignements, et de manière plus spécifique dans le caractère « FUG » que revêt la notion de convergence de suites numériques. L’analyse et l’interprétation des productions des étudiants, nous ont conduit à conclure que l’enseignement traditionnel de type cours magistral et travaux dirigés était mal adapté à l’enseignement des suites numériques. Ainsi, nous avons conçu l’année suivante une expérimentation d’une ingénierie didactique nommée débat scientifique, basée sur la mise en place de situations didactiques, inspirées des erreurs et difficultés rencontrées par les étudiants lors de l’examen de fin de semestre et ceux d’un pré-test diagnostique. L’approche d’enseignement par le débat scientifique a mis en évidence d’anciennes conceptions erronées et persistantes chez les étudiants, pouvant a priori entraver l’apprentissage lors d’un enseignement classique réparti en cours magistral et en travaux dirigés. Néanmoins, cette approche a fini par permettre aux étudiants de surmonter quelques difficultés, et même parfois de développer certaines capacités dans la résolution de problèmes relatifs à la convergence des suites numériques. Nous avons montré aussi comment le débat scientifique peut offrir à l’enseignant des opportunités avantageuses, pour mieux faire progresser les étudiants dans la résolution de problèmes, tout en permettant à ces derniers de participer très activement à la construction de leur propre savoir.