Gestion du risque infectieux en hémodialyse par la mise en place d'une démarche qualité : Cas du centre d'hémodialyse de l'hôpital Al Ghassani

Abstract

Le risque infectieux en hémodialyse est 100 fois plus fréquent que dans la population générale. L’éradication des infections nosocomiales est impossible du fait que le risque de les contracter ne peut être nul. La prévention est le moyen sur lequel il faut compter pour limiter ce fléau. Afin de gérer ce risque infectieux, nous avons effectué au centre d’hémodialyse de l’hôpital Al Ghassani de Fès, une étude comportant plusieurs volets. Au cours de ce travail, nous avons apprécié les pratiques exposant au risque infectieux en de préparation du dialysat, mené une surveillance microbiologique de l’environnement du centre et estimé le taux de prévalence du portage nasal du Staphylococcus aureus chez les hémodialysés. Par ailleurs, nous avons mesuré l’impact des actions correctives mises en place, évalué l’action de molécules bioactives naturelles et synthétiques sur des germes isolés au centre, et déterminé l’effet des facteurs pouvant améliorer l’efficacité de ces molécules. Les résultats ont révélé une amélioration dans l’infrastructure du centre rénové, et une insuffisance de la pratique de précaution dans l’infrastructure du centre rénové, et une insuffisance de la pratique de précautions standards et spécifiques. Les dialysats ont montré une conformité bactériologique, une non-conformité physico-chimique liée au pH, à la conductivité électrique, aux nitrates et aux chlorures, par rapport à l a réglementation nationale. La présence diversifiée de germes pathogènes et non pathogènes dans les dialysats qualité des dialysats. L’évaluation de la qualité de la surface et de l’air des salles de traitement du centre d’hémodialyse, a permis de montrer une forte colonisation microbienne et une présence élevée de la flore bactérienne à caractère opportuniste et pathogène. Un taux élevé de portage nasal de Staphylococcus aureus a été noté chez les patients hémodialysés. Ces résultats pourraient témoigner d’un manque de respect des mesures d’hygiènes et des précautions standards par les patients et le personnel. La sensibilité aux molécules bioactives a montré une multi-résistance variable aux antibiotiques, une activité antibactérienne importante de désinfectants à base d’ammonium quaternaire et à base de formaldéhyde, et une efficacité élevée de l’huile de Thymus vulgaris et de l’huile d’Origanum majorana. Par ailleurs, le criblage des facteurs influençant l’activité antibactérienne des HE, a montré que l’huile de Thymus vulgaris présente la meilleure activité, et surtout si elle est diluée au DMSO, manipulée à l’abri de la lumière, à une humidité de 70%, et à une température de 10°C. L’aménagement du nouveau centre a permis une organisation qui répond aux recommandations nationales et internationales. Des efforts restent à poursuivre en termes de diffusion des recommandations de prévention du risque infectieux, d’élaboration et de mise en place de procédures de désinfection. L’inverstigation dans des programmes de formations efficaces et innovants, répondant au besoin du personnel, est aussi préconisée. La conception et le couplage d’une double désinfection thermique et chimique, sont également conseillés pour améliorer la qualité des dialysats.