Radiolaires et radiolarites jurassiques ( Dogger-Malm ) de la chaîne calcaire ( Rif Septentrional, Maroc ) : Analyses taxonomique et biostratigraphique

Abstract

La présente thèse est une révision poussée de la biostratigraphie et la taxonomie des faunes de radiolaires contenues dans les radiolarites jurassique de la chaîne Calcaire rifaine. Elle s’inscrit dans le cours de la recherche à l’échelle régionale, et sur la scène internationale de la façon suivante : - à l’échelle régionale, et après les travaux pionniers par El Kadiri (1984, 1991, 1992), ce travail consiste à fournir une synthèse stratégique des nombreuses séries jurassiques à radiolarites, disséminées de par la Dorsale calcaire et le groupe du J. Moussa. Dans tous les cas le contexte stratégique de ces séries est élucidé sur la base des données bio-chronologique disponibles, tout en prenant en compte l’existence des discontinuités sédimentaires, aussi bien dans les séries encadrantes qu’au sein des radiolarites mêmes. Les données en question se rapportent surtout aux ammonites et permettent en évidence : i) la signification exacte du « diachronisme » des radiolarites partant des unités bordières (Prédorsalien), vers les unités de la Dorsal externe, puis interne ; ii) que ce diachronisme s’avère être guidé par un moteur tectono-eustatique, qui engage au même titre les facteurs environnementaux qui contrôlent la bio-productivité des associations planctoniques des radiolaires. - Sur la scène internationale, il s’agit d’apporter les contraintes dictée par les radiolaires rifains sur les conclusions et résultats « définitifs » ou prétendu comme tels, en 1995 ^par les auteurs du groupe Eurorad :i) d’une part, il s’agit de mettre à jour « nos » radiolaires par rapport à la synthèse biostratigraphique et taxonomique admirable fournie grâce à un effort conjugué de tous ces auteurs. Par cette même occasion la richesse des associations de radiolaire avait permis de proposer de nouvelles déterminations spécifiques et génériques parmi des attributions réparties sur un total de 143 taxons entre 116 espèces et 27 morphotypes nouveaux. En effet, les nouvelles description et attribution générique qui apparaissent dans cette synthèse ne laissent les essais des prédécesseurs que partiellement valides ii) d’autre part, il s’agit de montrer comment la répartition verticale des espèces de radiolaires ne se déroulent plus dans un continuum de temps, mais qu’elle répond au contrôle stressant des paléo environnements en accusant des disparitions et apparitions massives. Ce résultat s’inscrit dans le cadre des Bioevents, aujourd’hui d’actualité dans les raisonnements biostratigraphique. Nous avions montré justement, que le bioevent majeur affectant les radiolaires téthysiens se situe à la charnière Dogger-Malm, impliquant un taux de rénovation spécifique approchant les 90-100% des associations étudiées. Outre les retombées strictes sur les radiolaires eux-mêmes, nous estimons que ces deux rubrique contribuent à élucider une part du débat toujours en suspens sur les deux énigmes qui »matriculent » encore les radiolaires : i) le fait que ces faunes biosiliceuses dominaient de façon si « exclusive », la partie ouverte des océans et mers autour de Téthys jurassique ; ii) la relation de cause à effet entre radiolarites et géodynamique, balancée, tantôt vers une relation avec la croûte océanique (observations communes dans les Alpes, les Apennins, les Taurides, les Coast Ranges, le Japon), tantôt vers une relation avec la croute continenatle (observation comme dans les Maghrébides, entre les arcs de Gibraltar et siculo-calabrais). La diachronisme exprimé dans le cadre de ce travail pourrait être une solution intermédiaire entre ces deux extrêmes.