Accouchement sur utérus cicatriciel à l'hôpital Hassan II de Khouribga ( A propos de 100 cas )

Abstract

Les utérus cicatriciels représentent un sujet d’actualité du fait, d’une part, de leur fréquence croissante en rapport avec l’inflation du nombre des césariennes et, d’autre part, de l’attitude non unanime des équipes obstétricales face à ces cicatrices utérines. Pour faire une approche de ce sujet, nous nous sommes proposés d’étudier le profil obstétrical de 100 parturientes porteuses d’un utérus cicatriciel, soit 2,32% du total des accouchements colligé à la maternité de l’hôpital Hassan II de Khouribga durant l’année 2001 et ceci en vue d’établir le pronostic de l’accouchement. Ainsi, dans 55% des cas, l’épreuve utérine est acceptée après une évaluation de la qualité de la cicatrice, en se basant sur : le terrain, l’espace intergénésique, l’indication de la cicatrice et le mode de déroulement de la césarienne antérieure. Le taux de succès de l’épreuve utérine dans notre série est de 63,63% et l’accouchement par voie basse n’a toutefois été réalisé que chez 35% de nos parturientes, 51,43% des patientes ont accouché spontanément par voie basse, 37,14% par extraction instrumentale, et 11,43% par manœuvre obstétricale. L’épreuve utérine sur présentation de siège s’est achevée pour un taux de succès de 60%. La césarienne a été nécessaire pour l’accouchement dans 65% des cas dont 45% des cas d’emblée et 20% des cas après échec de l’épreuve dynamique de travail. Cependant, les facteurs prédictifs d’un succès de l’épreuve utérine sont les mêmes que ceux rencontrés dans la littérature. L’extraction instrumentale ainsi que la révision utérine ne sont pas systématiques. Le pronostic maternel est favorable, la mortalité maternelle est nulle, 3 parturientes avaient une rupture utérine entraînant un mort-né ; deux ruptures survenues après accouchement par voie basse, la troisième, découverte au cours d’une césarienne itérative chez une patiente porteuse d’un utérus cicatriciel avec un bassin rétréci, admise au stade de rupture utérine. La morbidité maternelle ainsi que la durée d’hospitalisation sont plus élevées chez les patientes césarisées (31,11%) par rapport aux femmes qui ont accouché par voie basse (20%). Le pronostic périnatal est également favorable ; 97,11% des nouveau-nés étaient vivants à la naissance, la mortalité néonatale globale a été de 39,6‰ dont 9,9‰ à la suite d’accouchement par voie basse et 29,7‰ à la suite d’accouchement par césarienne itérative. La mortalité néonatale directement imputable à l’épreuve utérine est nulle. Il apparaît que l’épreuve utérine chez les parturientes antérieurement césarisées représente une alternative valable à condition de respecter ses indications et sous surveillance médicale stricte.