Statut et conservation des tortues marines au Maroc

Abstract

Dans le présent travail, nous décrivons les résultats de cinq années d’études de 2003 à 2007 afin de déterminer le statut des tortues marines au Maroc notamment au NW. Cette étude concerne les interactions entre les pêcheries (filet maillant dérivant et la palangre) et les tortues marines, échouages, régime alimentaire, utilisation des produits des tortues marines et la conservation. En collaboration avec les pêcheurs qui ont assisté nos 5 ateliers de formation dans les principaux ports atlantiques du Maroc (Tanger, Casablanca, Agadir et Laâyoune), nous avons pu savoir que la Caouanne est très répandue alors que la tortue luth est exceptionnelle, en plus la concentration des tortues marines est plus importante au su (Laâyoune) qu’au nord (Tanger). Ces deux espèces fréquentent les eaux marocaines durant toute l’année et principalement pendant le printemps et l’été. Les classes de taille témoignent la dominance des jeunes et des sub-adultes. La capture accidentelle montre que le filet maillant dérivant (73 tortues capturés à Tanger et 82 à Laâyoune) entre plus en interaction avec les pêcheries que la palangre (13 tortues capturées à Tanger et 36 à Laâyoune). Même si le taux de capturer par le filet maillant dérivant dans la région de Tanger (0,0739 tortues/jour pour Caretta) et (0,0103 tortues/jour pour D. coriacea) est faible, la capture totale annuelle est importante (719 Caretta et 101 D. coriacea). La mortalité totale annuelle à Tanger atteint 31 pour C. Caretta. Nous avons pu recenser 83 cas d’échouages dans la région NW du Maroc. La principale cause d’échouage des tortues marines dans la zone d’étude, serait en relation directe avec les activités de pêche. Les analyses de la composition des projets intégrées par 20 Caretta échouées le long des côtes NW du Maroc montre que la dominance des projets appartenant aux crustacées, mollusques et poissons. Cependant, le crabe Polybius henslowii est très représentatif dans la plupart des contenus intestinaux des tortues échouées. L’utilisation limitée dans les boutiques et la consommation apparemment très exceptionnelle de la viande suggèrent que les tortues marines n’ont pas d’importance commerciale au Maroc. Nous avons atteint les objectifs des ateliers de formation des pêcheurs par l’acquisition des données, la sensibilisation des professionnelles marins et la contribution dans l’effort international pour la préservation ce patrimoine mondial dont tous les pays riverains sont responsables.