Cartographie de vulnérabilité à la contamination de l'aquifère côtier de MartilAlila ( Province de Tétouan, Maroc ) et contribution à l'élaboration de carte de risque

Abstract

Cette étude a permis l’élaboration des cartes de vulnérabilité à la contamination de l’aquifère de Martil-Alila appliquant les méthodes GOD. DRASTIC. SINTACS et AVI pour trois années hydrologiques différentes : 1985/86 comme année moyenne, 1994/95 comme année sèche et 1995/96 comme année humide. La carte de vulnérabilité de la méthode AVI montre que l’aquifère de Martil-Alila est très fortement vulnérable à la contamination dans sa moitié Est et très faiblement vulnérable dans sa moitié Ouest et son extension occidentale quelque soit l’année hydrologique. Le développement uniquement des classes extrêmes est en relation avec le grand écart des valeurs de conductivité hydraulique des faciès composants la zone non saturée (graveleuse et sableuse d’une part et limoneuse et argileuse d’autre part). De ce fait nous suggérons que la méthode AVI n’est pas adaptée à des aquifères détritiques montrant une importante hétérogénéité lithologique de la zone non saturée. La répartition des règles de vulnérabilité de la méthode GOD montre une dominance du faible degré de vulnérabilité vers la partie Ouest de la plaine où l’aquifère est recouvert et la zone non saturée est généralement argileuse à marneuse. La partie Est de la plaine est considérée fortement vulnérable, vu la composition moyenne principalement sableuse de la zone non saturée et la nature libre de l’aquifère. Selon la méthode DRASTIC, les années pluvieuses (humide et moyenne) montrent dans la partie Est de la plaine un fort degré de vulnérabilité lié à la composition sableuse à graveleuse sableuse de la zone non saturée et la texture sablo-limoneuse et sableuse du sol. Le reste du secteur, dont la zone non saturée est généralement argileuse ou limoneuse et le sol est de texture argileuse à argilo-limoneuse, se caractérise par un degré de vulnérabilité généralement moyen. La carte de vulnérabilité relative à l’année sèche se caractérise par l’absence de la classe de vulnérabilité « Très élevée » et par une importante réduction de la classe « Elevée ». La répartition des degrés de vulnérabilité à travers le secteur d’étude appliquant la méthode SINTACS ne montre le développement de la classe « Extrêmement élevée » que dans la carte de l’année hydrologique moyenne. Une telle spécificité est due à la manière dont sont réparties les notations à travers du facteur I (infiltration efficace), sachant que chacune des notations de 4 à 9 est attribuée aussi bien à un intervalle moyen qu’à un intervalle élevé. Parmi les quatre méthodes de cartographie de vulnérabilité intrinsèque appliquées dans ce travail, DRASTIC et GOD semblent les plus appropriées. Cependant, il est très utile de développer une nouvelle méthode qui répond plus au principe de la vulnérabilité à la contamination par infiltration de la surface et qui donne la même importance aux divers paramètres intervenant dans la protection des eaux souterraines. Etant donné que les cartes de vulnérabilité de contamination sont considérées comme des documents d’aide de prise de décision, et pour le maximum de précaution vis-à-vis de la protection les nappes aquifères, il est recommandé d’adopter les cartes de vulnérabilité de l’année humide. Celles-ci montrent les plus grandes surfaces de degrés élevés de vulnérabilité par rapport à celles des années moyennes et sèches. La carte de danger de contamination de l’aquifère de Martil-Alila laisse apparaître que la classe la plus dangereuse enregistrée est la classe « Modérée ». Elle coïncide avec la zone urbaine de Martil et les constructions de Dar Skirej et de Cabo Negro, ainsi qu’avec des foyers d’activités tels que les stations d’essence, l’unité électrochimique de Coelma et la station de charge de gaz. Le reste de la plaine montre un faible danger correspondant principalement à l’activité agricole et à la zone urbaine de Tétouan et ses infrastructures. La carte de risque de contamination de l’aquifère de Martil-Alila, montre la dominance des classes « Faible » et « Modérée ». La première marque la partie Ouest de la plaine et son extension occidentale, elle est due à un aquifère de moyenne vulnérabilité intrinsèque, surmonté soit par un terrain agricole ou par la zone urbaine de Tétouan. Cependant, la zone urbaine de Martil et Cabo Negro, ainsi que la zone industrielles et le terrain agricole coïncidant avec l’aquifère de vulnérabilité élevée, enregistrent un moyen degré de risque à la contamination. Ce dernier se manifeste sur l’étendu de la partie Est de la plaine ainsi que le long du parcours des oueds Martil et Alila, et à travers les principales voies routières et le conduit du lixiviat de la décharge des ordures ménagères. Les points de contamination tel que les stations d’essence et la station de charge de gaz induisent ce même degré. Des activités tel que le bras mort de l’oued Martil, le centre de la zone urbaine de Martil et le conduit des rejets de la zone industrielle, se situant sur un aquifère de forte vulnérabilité intrinsèque, enregistrent un fort degré de risque de contamination.