Les processus de différenciation magmatique des complexes plutoniques alcalins de la ride de Tasraft ( Haut Atlas Central ) : Pétrologie et Structurologie

Abstract

Au sein de la ride de Tasraft (Haut Atlas Central) s’individualisent trois massifs plutoniques, intrusifs dans des calcaires Jurassiques et des basaltes triasiques. Ces derniers montrent une succession en cinq coulées successives, séparées par des niveaux d’argilites. Ces basaltes ont été le siège d’une activité hydrothermale de basse température. L’étude géochimique montre qu’il s’agit de basaltes peu différenciés, de nature tholeitique, à affinité océanique, dans un cadre géotectonique à caractère distensif. L’ensemble des roches plutoniques montre une variabilité de faciès allant des troctolites aux syénites, passant par des gabbros et des diorites. La géochimie des minéraux et des roches, en accord avec les observations pétrographiques montre une évolution continue et progressive, d’un faciès à l’autre, témoignant d’un processus de différenciation par cristallisation fractionnée, contrôlée au départ par les phénomènes de diffusion ionique et de flux de chaleur, à partir d’une seule lignée magmatique de nature alcaline. Cette cristallisation fractionnée s’est déroulée au départ des conditions anhydres pour se poursuivre dans des conditions hydratées sous l’action d’une fugacité d’oxygène élevée, dans une chambre magmatique à faible profondeur et à faible pression, avec une estimation empirique des conditions physiques à P = 2 à 4 kb et T  550°. Sur le plan structurologique, l’étude de structures d’écoulement magmatique a montré une architecture en dôme des différents massifs, suggérant une mise en place diapirique de courte distance, avec une participation éventuelle d’un cisaillement senestre régional. Les venues magmatiques tardives servent comme source de chaleur pour maintenir l’état visqueux du magma. L’activité tectonique et diapirique dans la ride de Tasraft est à lié avec les principaux décrochements connus dans le Haut Atlas Central. Ces derniers ont affecté une croûte continentale amincie, parcourue de fractures profondes en liaison avec les premières manifestations de l’ouverture de l’Atlantique central.