Plasticité phénotypique des neurones du noyau paraventriculaire parvicellulaire hypothalamique liée au stres d'immobilisation: Approche morphofonctionnelle chez la gerboise

Abstract

La réponse hypothalamique à une situation environnementale stressante implique non seulement le système neuroendocrine à CRH (corticotropin releasing hormone) du noyau paraventriculaire parvicellulaire (NPV) mais aussi d’autres neuropeptides dits accessoires comme la vasopressine (AVP), la cholécystokinine (CCK) et la neurotensine, coexprimés dans les neurones à CRH du même systèmes neuroendocrines hypothalamiques liée au stress qu’on évalue sur un modèle animal très intéressant pour ce genre d’études, la gerboise en captivité. Le présent travail concerne l’étude de l’impact d’une forme de stress neurogénique, l’immobilisation, sur l’expression de neuropeptides : la CRH, l’AVP, la CCK et l’ocytocine (OXY). L’expression de ces neuropeptides dans la NPV hypothalamique a été étudiée par immunohistochimie chez la gerboise soumise à un stress aigu d’immobilisation de 30 minutes. Les résultats morphofonctionnels obtenus montrent que le stress d’immobilisation, chez la gerboise comme chez le rat, retendit positivement sur le nombre de neurones à CRH et à CCK au sein de ce noyau. Ils montrent aussi que contrairement au rat, la CCK n’est pas coxprimée dans les neurones à CRH aussi bien chez l’animal contrôle que stressé. Les systèmes neuronaux à AVP et à OXY ont par ailleurs été étudiés dans le même contexte expérimental. Les données montrent que, contrairement à la CRH et la CCK, les densités neuronales à AVP et à OXY ne fluctuent pas suite au stress aigu d’immobilisation, tel est le cas d’un stress immun chez le rat. Cependant, d’autres travaux indiquent qu’un stress aigu d’immobilisation, d’une durée de 2 heurs provoque une augmentation significative de l’expression génique de l’AVP parvicellulaire chez le rat. Ces données suggèrent que la durée du stimulus pourrait jouer un rôle critique dans le contrôle de la plasticité neuronale phénotypique au sein du NPV. Elles suggèrent aussi que les mécanismes de régularisation de la réponse au stress impliquant l’OXY, l’AVP, la CCK et CRH seraient différents chez la gerboise comparativement au rat. Dans le cadre d’étude de la plasticité phénotypique des neurones parvicellulaires du NVP, les coexpressions intraneuronales AVP/CRH et AVP/CCK démontrées par double immunohistochimie se montrent également insensibles au stress aigu d’immobilisation. Les neurones parvicellulaires à OXY coexpriment aussi la CRH ou la CCK aussi bien chez les gerboises contrôles et que chez les stressées. Cette coepression est aussi indépendante du stress. La présence de colocalisations AVP/CRH, AVP/CCK et OXY/CRH, OXY/CCK et l’absence d’une colocalisation CCK/CRH chez les gerboises contrôles et stressées démontrent la présence d’au moins deux populations neuronales à AVP et deux populations neuronales à OXY dans la partie parvicellulaire du NVP chez la gerboise. Ces données argumentent l’existence de plusieurs groupes de neurones phénotypiquement distincts dans la partie parvicellulaire du NVP, chacun, étant caractérisé par sa capacité à régler l’expression du neuropeptide qui serait fonction du type de stresseur et aussi de l’espèce. Elles renforceraient par ailleurs l’idée d’une variation interspécifique dans les mécanismes physiologiques adaptatifs aux conditions environnementales.