Etude faunistique et écologique de la distribution spatiale du peuplement en coléoptères des dunes mobiles de la France septentrionale et de la région orientale du Maroc

Abstract

Le présent travail porte sur l’étude faunistique et écologique de la distribution des coléoptères des dunes mobiles de la frange Septentrionale et de la région Orientale du Maroc. Cette étude est répartie sur un itinéraire de 4000 km depuis les dunes de Guercif (Nord) jusqu’aux grandes dunes de Merzouga (Sahara), toute en passant par les dunes des stations suivantes : Nord Est de Missour, Midelt, Aïn Béni Methar, Tendrara, Rich, Bouârfa, Figuig, Boudnib et Erfoud. L’analyse de la granulométrie des sables nous a permis de distinguer trois groupes de stations. Le premier groupe st formé par la station de Guercif et celle du N-E de Missour et présente une texture fine et bien calibrée. Le deuxième groupe est formé par la station de Tendrana, celle de Bouârfa, celle de Midelt, celle de Rich, celle Aïn Ben Methar et puis celle de Boudnib et présente une teneur notable en limons qui confère une grande cohésion du sol. Le dernier groupe est formé par les stations sahariennes (Merzouga, Erfoud et Figuig) est caractérisée par un sable plus grossier que les autres stations. Dans les douze stations étudiées, nous avons recensé 41 espèces végétales appartenant à 38 genres et se répartissant entre 11 familles inégalement représentées. Par ailleurs, nous donnons une 2ème citation de Dactyloctenium aegyptum ash. et Onopordon algeriense Pomel. pour le Maroc. Toutes deux ont été récoltés par la deuxième fois à Figuig, Les Ombelliferae ont une richesse relative assez élevée à Guersif, à Midelt et au Nord-Est de Missour. Cependant plus on va vers le Sud (Tendrana, Figuig, Merzouga, Bouârfa, …etc.) plus que les Composites et les Gramineae deviennent les mieux représentées. Dans notre inventaire entomologique, nous avons inventorié 107 taxons représentés par 1792 individus et répartis dans 36 familles différentes. La capture de Tentyria longicollis luca à Merzouga permet de confirme la présence de cette espèce sur le territoire marocain. Plus intéressant encore est la capture des espèces suivantes : Machlopsis elongatula Quedenfelt et Oterophloeus sp. Prope humerosus Faimaire toutes deux nouvelles pour la faune du Maroc et à rechercher activement. Par ailleurs, Scaritesstriahus Dej., Euryculus (s.str.) marmottani Fair. Et Micipsa mulsanti Lavrat, sont trois espèces dont leur présence est confirmée au Maroc. D’un autre côté, beaucoup d’autres espèces sont nouvelles pour la région ou voient leur aire de répartition régionale agrandie. Le peuplement entomologique est dominé par la famille de Tenebrionidae qui est la mieux représenté et bien adapté à ce type de milieu d’extrêmes conditions climatiques. La super famille des Scarabaœides vienne en deuxième position et dont les espèces sont pour la plupart des coprophages attirées par les fèces. La grande richesse taxonomique est notée à Tendrana, à Figuig et à Bouârfa. L’évolution de cette richesse suit un gradient géographiques croissant Nord-Sud. Il en est de même pour l’abondance dont les plus fortes valeurs sont notées dans les stations sahariennes et désertiques : Figuig, Erfoud, Merzouga et Tendrana. Les plus fortes densités de la faune endogée sont enregistrées à Figuig, Tendrana et Bouârfa ce qui va plus ou moins de paire avec l’évolution de l’abondance élevée des coléoptères notés dans ces stations. A l’inverse, les plus faibles densités sont obtenues à Guersif, Aïn Béni Methar, Bouânane, Boudnib et Rich. La diversité et l’équitabilité, montrent qu’il s’agit d’un peuplement peu diversifié, moyennement structuré, déséquilibré et instable. Ces peuplements, comme le milieu qui les héberge sont donc spécialisés. L’analyse statistique par l’A.F.C de la végétation et la faune des coléoptères nous a permis de mettre en évidence un gradient géographique Nord-Sud dont trois grands groupes faunistiques se distinguent : le premier est forcé par les stations Nordiques (Guercif, N-E d Missour, Midelt et Aïn Béni Methar) abritant des espèces faunistiques des dunes méditerranéennes, le deuxième groupe est formé par les stations de Tendrana, Bouârfa, Rich et Bouânane présentant un niveau de similitude sur le plan faunistique relativement important dû en partie à leur proximité, le dernier groupe est formé par les stations de Merzouga, Erfoud, Boudnib et Figuig et abrite un peuplement franchement saharien. L’établissement des indices biotiques de désertification nous a permis de sélectionner trente espèces sahariennes bio-indicatrices de désertification dont onze espèces ne sont toujours présentes que dans la région saharienne : Ammogiton, peltieri jolyi espanol, Anemia sardoa, Scelosodis laticollis chatanay, Erodius exilipes Lucas, Podalgus cuniculus reicheri, Ocneva hispida forskal, Prionotheca coronata Ol…etc, ayant pour indice 1. Dix espèces sahariennes ont pu avancer au milieu continental : anthia sexamaculata F., Juldis aequinoctialis var. deserticola, Scarabeus bannuensis Jans., Paracylindromophus pinguis Frm, …etc : ayant pour indice 2. Alors que 9 espèces ont franchement migré au nord : dicranoplia deserticola Luc, Pimelia angulata lesnei Peyerh, adesmia biskrensis asperrima, Trentyria senegalensis solier, cymindis suturalis pseudosuturalis…etc, ayant pour indice 3 et mettant en évidence une désertification plus poussée depuis le sud jusqu’au Nord.