Le peuplement carabidologique des berges des milieux aquatiques stagnants temporaires ( Maroc oriental ) : Aspects structuraux, biotypologiques et chronobiologiques

Abstract

Le peuplement synthétique des coléoptères carabiques ripicoles des principaux plans d’eau temporaires et semi-permanents a été étudié. Un classement des différentes stations a été réalisé en fonction de la structure de leur peuplement, de la position géographique, du type de plan d’eau… L’analyse de la composition et de la structure du peuplement a permis de distinguer un certain nombre de caractères de la communauté de bords de dayas dont quelques uns sont communs avec tous les milieux ripicoles. - La famille la plus importante du peuplement du point de vue de la richesse et de l’abondance relative est celle des Tréchidés. - La riche peut être considérée comme une zone de transition où se mélangent les espèces ripicoles, terrestres et aquatiques. C’est également un biotope à part entière ayant un peuplement caractéristique constitué d’espèces ripicoles strictes. - Les espèces se déplacent en fonction du mouvement de la frange d’humidité, ce qui provoque une sélection qualitative et quantitative des populations. Par contre d’autres caractères semblent être propres aux milieux ripicoles temporaires. - Ces milieux sont ouverts aux communautés avoisinantes soit terrestres ou aquatiques. - Contrairement aux espèces terrestres qui proviennent des alentours des rives, les espèces ripicoles rencontrées ne sont que de passage dans la majorité des milieux temporaires étudiés. Ce sont pour la plupart de bons voiliers ; les individus sont rarement aptères et les néonates, parmi les ripicoles stricts, sont quasi-inexistants. Différentes particularités des milieux temporaires jouent un rôle dans l’attraction des espèces ripicoles : leur étendue, leur position par rapport à d’autres plans d’eau, la diversité des secteurs écologiques… Trois phases de colonisation du milieu ont été mises en évidence. Elles traduisent une évolution du peuplement qui se modifie dans sa composition faunistique au fur et à mesure de l’assèchement du milieu. La première est caractérisée par une dominance des espèces terrestres sur les ripicoles. Durant la seconde phase, l’inverse se produit avec dominance des ripicoles sur les terrestres. La troisième phase correspond à un retour de la dominance des terrestres avec un peuplement très proche de celui de la phase initiale. Un suivi annuel a été réalisé sur les berges du barrage collinaire de Sid Yahya. Il a mis en évidence un pic d’activité de la communauté ripicole, situé au mois de mars. Enfin, le lâcher d’une espèce ripicole (Notaphus (SBDII) ont démontré que peu de carabiques y séjournent durablement et que les individus terrestres sont plus "sédentaires", en nombre et en durée de séjour, que les individus ripicoles.