Etude des effets de la calcitonine du corticotropin releasing factor et de la neurotensine sur le sommeil chez le rat

Abstract

Ce travail a été réalisé dans le but de soutenir l’idée d’un rôle des peptides cérébraux tels que la calcitonine est le CRF (Corticotropin-Releasing Factor) dans la dépression et l’anxiété. En effet, la calcitonine qui est une hormone hypocalcémiante formée de 32 acides aminés et sécrétée par les cellules C de la glande thyroïde, produit les principaux symptômes de la dépression. Par contre, aucune étude n’a été effectuée pour déterminer son rôle sur le sommeil, alors que l’insomnie est l’un des symptômes important de la dépression. Quand au CRF, c’est un peptide de 41 acides aminés. Il est synthétisé dans le cerveau au niveau du noyau paraventriculaire de l’hypothalamus. Plusieurs auteurs pensent que le CRF est impliqué plutôt dans l’anxiété ou les stress. Les effets du CRF sur le sommeil après injections intracérébrales n’ont pas été étudiés. Nous avons étudié les effets de ces neuropeptides sur le sommeil chez le rat. La calcitonine a été injectée en intrapéritonéal, en intraventriculaire et dans des régions cérébrales spécifiques. Le CRF a été administré dans des sites hypothalamiques et extra-hypothalamiques. Nos résultats montrent que la calcitonine injectée en intrapéritonéal et intraventriculaire produit essentiellement des effets électrophysiologiques. Par contre, elle provoque une insomnie dans certains sites hypothalamiques et extrahypothalamiques. Au niveau de l’hypothalamus, la calcitonine modifie le sommeil dans le noyau paraventriculaire et la région périfonicale. Et au niveau des régions extra-hypothalamiques ; ma calcitonine produit une insomnie dans la partie latérale du noyau réuniens, la partie interne de la zona incerta, la substance grise périacqueducale et le noyau du tractus solitaire. Alors que la CRF modifie le sommeil dans le noyau ventro- et dorso-médian de l’hypothalamus, ainsi qu’au niveau de la région interne du faisceau mamillo-thalamique, la zone incerta, le noyau réunis médian et le noyau du lit de la strie terminale. La neurotensine a été testée à titre comparatif dans la zona incerta et l’aire hypothalamique latérale. Dans ces deux régions cérébrales, la neurotensine n’a aucun effet sur le sommeil. Nos résultats montrent que la calcitonine et le CRF ont des propriétés insomiantes, mais les sites cérébraux où ils modifient le sommeil ne sont pas les mêmes, ce qui démontrent une sélectivité d’action. L’effet de la calcitonine est beaucoup plus durable que celui du CRF, ce qui cadre bien avec ce qu’on observe dans la dépression et l’anxiété chez l’homme. Autres arguments en faveur de notre hypothèse de départ, est le fait que la calcitonine produit les principaux symptômes de la dépression dans certains régions cérébrales, en particulier dans le noyau paraventriculaire de l’hypothalamus et la région périofornicale.