Écologie, biogéographie des biocénoses aquatiques des nappes alluviales de quelques vallées du haut-Atlas de Marrakech (Maroc) : paléobiogéographie des crustacés phreatobies.

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Écologie, biogéographie des biocénoses aquatiques des nappes alluviales de quelques vallées du haut-Atlas de Marrakech (Maroc) : paléobiogéographie des crustacés phreatobies.

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Title: Écologie, biogéographie des biocénoses aquatiques des nappes alluviales de quelques vallées du haut-Atlas de Marrakech (Maroc) : paléobiogéographie des crustacés phreatobies.
Author: Yacoubi Khebiza, Mohamed
Abstract: Au cours d’une étude d’hydrobiologie souterraine réalisée dans les vallées du Haut-Atlas de Marrakech, une centaine de stations ont été prospectées : puits, sources et sondages phréatiques effectués dans les alluvions des Oueds. Parmi celles-ci, 39 stations ont fait l’objet d’un suivi de 2 années comportant, outre la mesure des principaux paramètres physico-chimiques de l’eau et de la granulométrie des sédiments, un échantillonnage de la faune aquatique souterraine. Des différences très importantes sont apparues entre toutes ces stations, concernant aussi bien la qualité de l’eau souterraine que la granulométrie des alluvions. L’ensemble des donnés a permis d’établir, au moyen d’analyses multi-variées (principalement des A.F.C), une typologie de ces stations. Parmi les résultats importants, on retiendra qu’à la différence des milieux aquatiques souterrains déjà étudiés au Maroc, notamment dans les régions de Marrakech et de Tiznit, certains paramètres hydrologiques présentent, au cours de l’année, des variations importantes : la température par exemple lui peut varier de 10°C dans une même station, ce qui est exceptionnel dans un biotope souterrain. On retiendra également l’impact considérable d’un barrage comme celui de Lalla Takerksout, sur la qualité des eaux souterraines de la vallée, ainsi que sur la stabilité et la granulométrie des alluvions, et par voie de conséquence, sur la faune interstitielle qui vit dans ces alluvions. Cette faune, avec 146 taxons dont 36 sont des espèces stygobies (véritablement souterraines), apparait beaucoup plus riche et diversifiée que toutes celles qui ont été décrites à ce jour au Maroc. L’étendue de la zone étudiée, certaines stations étant séparées des autres par des distances supérieures à 80 Kmn pourrait expliquer, mais en partie seulement, cette richesse faunistique. Nous avons pu vérifier dans les vallées de l’Atlas, que la faune stygobie dans son ensemble est plus sensible à la dégradation de la qualité de l’eau que la faune benthique superficielle. Avec des espèces sensibles à la pollution, la communauté stygobie renferme en effet des espèces indicatrices de la qualité de l’eau. L’analyse de la distribution géographique de l’ensemble des espèces récoltées montre que de nombreux paramètres abiotiques, tels que la granulométrie des sédiments, la qualité de l’eau ainsi que sa température, conditionnent la présence des espèces dans les diverses stations ; une biotypologie de ces stations a pu être établie, en rapport avec ces paramètres écologiques. Cependant une analyse biotypologique des stations, prenant en compte les seuls crustacés stygobies et non l’ensemble de la faune récoltée, fait apparaitre 3 groupes distincts d’espèces et de stations, correspondant aux bassins hydrographiques des 3 vallées (N’fis, Ourika et Zat) étudiées. Chacune de ces vallées peut donc être caractérisée par sa faune endémique de crustacés interstitiels. Si les facteurs écologiques permettent d’expliquer la présence ou l’absence de certaines espèces dans les diverses stations d’une même vallée, ils ne permettent pas, en revanche, d’expliquer que dans des stations relativement proches parfois, mais situées dans des vallées différentes, alors que les caractéristiques hydrologiques et alluviales des biotopes sont identiques, ce sont des espèces différentes d’un même genre qui se rencontrent. Pour expliquer la distribution et la diversité des espèces stygobies actuelles, on est amené à considérer l’origine, marine le plus souvent des Crustacés interstitiels, et leur évolution depuis leur mise en place à l’occasion des transgressions et régressions de la mer sur la région, dont les plus importantes remontent au Turonien (pendant le crétacé supèrieur, il y a environ 90 millions d’années) et l’Eocène ( à l’ère tertiaire il y a environ 50 millions d’années). L’histoire géologique de la région a été marquée ensuite par l’orogenèse de la chaîne atlasique et par son érosion qui a entraîné le creusement des vallées et l’isolement progressif des populations stygobies qui ont pu, ainsi, évoluer différemment par vicariance. L’exemple étudié montre donc comment des disciplines aussi différentes que la systématique zoologique, l’écologie des milieux aquatiques et la géologie historique, se complètent et doivent être considérées ensemble pour expliquer, dans ses grandes lignes au moins, la diversité et la distribution des espèces animales actuelles.
Date: 1990-06-12

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