Contribution à une étude systématique du genre Silence L. (caryophyllaceae) dans la flore marocaine : cas des espèces morphologiquement affines

Abstract

Dans la flore du Maroc, le genre Silene (famille des caryophyllaceae) tient le premier rang avec 68 espèces et sous espèces dont plusieurs ne différent que par un nombre de caractères très limité (espèces affines). L’importance qu’occupe ce genre nous a amené à entreprendre une étude de la flore de la chaine montagneuse du Bou-Naceur (Moyen Atlas oriental). Cette investigation a révélé une dominance particulière du genre Silene. Ce constat nous a incité à approfondir les études relatives à e genre. Nous avons dans un premier temps fait une synthèse de la classification du genre Silene adoptée par MAIRE dans ses travaux sur la flore de l’Afrique du Nord. Cette synthèse a concerné 68 caractères morphologiques différents se rapportant à 63 espèces. Cette analyse nous a conduit à classer ces espèces en 7 groupes, tandis que l’étude antérieure subdivise le genre en 3 sous genres et 4 sections. Cette discordance relative s’expliquerait par la prise en considération d’un certain nombre de caractères omis par les études antérieures d’une part, et de l’efficience des logiciels, mis au point pour traiter ce type de problématique, d’autre part. Dans la mesure où le sujet est très vaste, des investigations approfondies menées par la suite se sont limitées à 4 groupes d’espèces morphologiquement affines. Ces groupes portent respectivement la dénomination de l’espèce la plus répandue. Il s’agit des groupes heterodonta (silene heterodonta subsp rosella, S. abietum et S. vidaliana), mekinensis (S. mekinensis, S. Virescens, S. divaricata et S. Argillosa), diversifolia (S. diversifolia, et S. volubilitana) et micropetala (S. micropetala, S. tuberculata et S. barbarea). Dans le but de rechercher des caractères discriminatoires susceptibles d’être utilisés éventuellement dans l’élaboration de la clé de détermination des espèces, une étude pluridisciplinaire a été entreprise et concerne notamment la morphologie, l’anatomie, la phytodermologie, l’étude du pollen et de la graine ainsi que le comptage de chromosomes. Plusieurs caractères morphologiques (pubescence, pédicelle, calice, corolle et graine) se sont révélés discriminatoires et permettraient de distinguer entre certaines espèces appartenant au même groupe. Par ailleurs, l’étude anatomique a montré que l’importance relative (surface occupée) du parenchyme cortical par rapport au sclérenchyme pourrait avoir une importance taxonomique. Les cellules épidermiques (taille et forme) et les stomates (type, densité, taille et position par rapport à la surface épidermique) constituent des caractères de reconnaissance susceptibles d’être utilisés dans la distinction des espèces. L’étude pollinique (diamètre et ornementation de son tectum) et la caractérisation de la graine (taille et ornementation e son tégument) présentent également un outil dans cette distinction. Le comptage chromosomique montre que les espèces du genre Silene étudiées sont diploïdes (2n=24).