Contribution à l'étude des passereaux du nord-est du Maroc

Abstract

Le présent travail a entrepris dans sa première moitié, l’étude de la composition, de la structure et de l’évolution annuelle des peuplements aviens de deux régions du nord-est du Maroc, Taforalt et Bouchtat, durant le cycle annuel 1997-1998. Les relevés hebdomadaires d’avifaune ont été réalisés par le moyen de deux méthodes relatives de dénombrement : les Itinéraires-Echantillons (I.E.) et les Indices Ponctuels d’Abondance (I.P.A.), et ont permis de recenser 63 espèces d’oiseaux appartenant à 19 familles, pour la plus part des passereaux. Ces dénombrements réalisés durant un cycle annuel complet ont montré que les deux milieux échantillonnés possèdent une bonne richesse avienne ; l’abondance de l’avifaune a varié entre 23,6 et 106 contacts par 15 minutes à Taforalt et entre 29,8 et 1666,6 à Bouchtat, et la richesse spécifique a atteint 27 et 23 espèces par relevé respectivement dans les deux régions. Cette importance de la richesse spécifique constatée, dans les deux sites, notamment à Taforalt, résulte de leur diversité floristique qui engendre divers aspects du biotope. Les deux sondages ont révélé la même évolution saisonnière de l’abondance et de la richesse spécifique des peuplements aviens ; démontrant que les méthodes de dénombrement utilisées (I.E. et I.P.A.) possèdent la même efficacité pour le suivi de l’évolution phénologique et structurale des avifaunes au cours du cycle annuel. Parmi les quatre catégories phénologiques qui cohabitent ou se remplacent dans le temps dans les deux sites étudiés, les sédimentaires sont les mieux représentés en abondance comme en richesse spécifique représentant 74,34% des effectifs et 38,78% des espèces contactées à Taforalt, et 50,03% des effectifs et 33,33% des espèces recensées à Bouchtat. Les migrateurs au long-cours possèdent par contre, les pourcentages les plus bas, tant en abondance qu’en richesse spécifique ; ce qui montre que les deux régions étudiées ne sont pas des lieux de passage pour les oiseaux transhumants, mais des lieux de séjour pour les espèces qui s’y sont adaptées, notamment les sédentaires, dont la plus part sont des granivores ou des frugivores. La deuxième moitié de ce travail a entrepris l’étude des oiseaux nicheurs de 26 stations appartenant à dix milieux différents de la région Nord-est du Maroc, par la méthode des I.P.A. Cette étude a permis de distinguer, parmi les 53 espèces recensées, des groupements caractéristiques des différents types de milieux échantillons (milieux forestiers, milieux ouverts ou semi-ouverts), grâce au traitement des données d’échantillonnage d’avifaune par l’analyse factorielle des correspondances. L’analyse en composants principales, appliquée aux résultats d’une étude parallèle des variables du milieu a, par ailleurs montré que la répartition des oiseaux nicheurs, dans la région étudiée, est régie surtout par la diversité floristique, le nombre de strates végétales et le pourcentage de recouvrement de la végétation.