Etude sur Botrytis Fabae (Sard.) agent responsable de la tache chocolat chez Vicia Faba L. : importance, caractéristiques et approches de lutte intégrée

Abstract

La fève (vicia faba L.) est la plus importante légumineuse aliemntaire au Maroc. La synthèse des acquis de recherche sur le parasitisme de cette culture montre qu’elle est sujette à de nombreux parasites. Les résultats de surveillances montrent que la tache chocolat (Botrytis fabae), l’alternariose (Alternaria Sp.), la rouille (Uromyces fabae), l’anthracnose (Ascochyta fabae), le mildiou (peronospora vicia), la stemphyliose (Stemphylium Sp.) et l’oidium (Erysophe polygoni) sont les maladies les plus communes sur la culture. Cependant, la tache chocolat est la plus prévalente. Sous des conditions d’inoculation artificielle par B.Fabae, les pertes de rendement peuvent atteindre 60%. Les composantes de rendement affectées par la maladie sont le nombre de gousses et le poids de graines. Les causes de la variabilité de la sévérité de la maladie d’une région à une autre restent inconnues. Pour affiner la notion du risque régional lié à cette variabilité, une approche d’analyse multi variée a été adoptée. Cette approche est basée sur des données de dix compagnes, liées au climat, à la plante et à la maladie. Des zones à haut risque ont été localisées. L’étude des caractéristiques culturale de B.fabae in vitro a montré une croissance mycélienne optimale entre 18-22°C et, est inhibée en dessus de 5°C et au-delà de 30°C. Le pathogène croît ^, sporule et donne des sclérotes sur les dix milieux de cultures testés, avec des différences selon la composition et la durée d’exposition à la lumière. Le milieu à base de jus de graines de féve, dextrose Agar (GFDA2) a donné la meilleure sporulation sous une lumière continue. L’obscurité a favorisé la formation des sclérotes. Le test de dix isolats de B.fabae sur six variétés de fèves au champ, a montré des réactions différentielles au niveau de l’hote et du pathogène. L’analyse statistique des niveaux d’infection a révélé des differences significatives entre isolats, génotypes et leur interaction. L’isolat le plus virulent provient de Boukhalef ( BKf) et le moins virulent provient de Tassaout (Tst). La lutte génétique entre la tache chocolat est possible en utilisant les lignées résistantes BPL 471 , BPL 710 et BPL 1179-1 qui ont montré une résistance vis-à-vis de la maladie au laboratoire et au champ. La lutte culturale par trois modes de semis comparés quant à leur effet sur le développement de la maladie des taches chocolat a montré que le pourcentage de surface foliaire nécrosée et de défoliation sont nettement inférieurs dans les parcelles semées en lignes jumelées ou simples que dans celles semées à la volée. La lutte chimique, à l’aide du mancozébe et vinchlozoline appliquées 12 j et 60j après la levée, à la dose de 2.5g/l, a montré que par rapport au témoin, les deux fongicides ont assuré une réduction de la surface nécrosée et ont retardé l’apparition des premiers symptômes, avec une amélioration du nombre de gousses/plante et de poids moyenne de la graine. Le comportement de six variétés de fève, inscrites au catalogue officiel, a été testé dans dix environnements. L’interaction génotype X environnement X sévérité de la tache chocolat a été analysée en adoptant ‘’ l’additive main effects and multiplicative interaction ‘ (AMMI). Le résultat montre que les axes des composantes de l’AMMI sont fortement associés avec la sévérité de la maladie. Les résultats de ce travail contribuent au renforcement du paquet technique de lutte contre la maladie des taches chocolat. L’identification des zones à haut risque représente un outil important pour raisonner le choix variétal et la méthode de lutte appropriée.