L'activité de filtration des bivales comme outil de screening de la toxicité et de biodétection de la pollution en milieu aquatique : Réalisation d'un biodétecteur informatisé basé sur la réponse comportementale de Potomida littoralis ( bivale d'eau douce ), mytilus galloprovincials et crassostrea gigas ( bivalves marins )

Abstract

Cette étude traite de la réponse de l’activité de filtration des bivalves comme outil d’évaluation de la toxicité et de détection de la pollution en milieu aquatique. Elle a porté sur la moule d’eau douce Potomida littoralis et les bivalves marins Mytilus galloprovincialis et Crassostrea gigas. Cette activité a été étudiée au moyen d’un capteur de débit (sonde anémométrique) également par la mesure du taux de filtration pour Potomida. Pour ce bivalve d’eau douce, les résultats concernant la réponse aux métaux montrent les seuils de toxicité suivants : 25 µg/l pour le cuivre, 5 µg/l pour le mercure, 90 µg/l pour le cadmium et 4 mg/l pour le zinc. La sensibilité de la réponse de filtration a été confirmée lors de l’extension de l’étude au produit biocide Mexel (seuil de toxicité à 0.7 mg/l) et aux effluents urbains de Marrakech (seuil à 3% pour l’effluent El et à 2.5% pour E2). Le système d’étude a été ensuite amélioré par l’informatisation de l’acquisition et du traitement des données. L’évaluation de la réduction du temps de filtration a été adoptée comme critères quantitatif de toxicité et la procédure d’essai a été décrite avec les conditions d’utilisation en screening de la toxicité et en biodétection in situ. Les résultats de la réponse du taux de filtration montrent une fiabilité moindre de cette mesure pour rendre compte de la toxicité en comparaison avec la méthode directe. La deuxième partie de l’étude a porté sur l’adaptation de l’essai de filtration au milieu marin. Le résultat concernant la moule M. galloprovincialis montrent une réponse de la filtration à partir de 20 µg/l pour le cuivre et 150 µg/l pour le zinc. Le cadmium ne provoque aucune réponse jusqu’à 1500 µg/l. Les résultats concernant C. gigas montrent des seuils de toxicité de 30 µg/l pour le cuivre et de 500 µg/l pour le cadmium. L’extension des essais aux effluents industriels de la côte atlantique (ONE, SNEP et JORF LASFAR) ont donné des seuils de toxicité entre 1 et 3% de dilution pour les deux espèces, confirmant la bonne sensibilité des deux espèces pour les pollutions mixtes et leur complémentarité dans le cadre du biodétecteur proposé. D’autre part, l’étude comparative de la réponse de filtration et la réponse valvaire montre une relative indépendance de la filtration vis-à-vis de l’activité valvaire et que la première est plus sensible pour la détection aux seuils de toxicité. Enfin, la comparaison de l’essai proposé avec les essais similaires montre qu’il est sensible et fiable pour les utilisations auxquelles il est destiné.