Effets cardiaques d'agents antihypertenseurs ( nifédipine-aténolol, extrait aqueux d'Ortie ) et d'un neuromédiateur purinergique (ATP)

Abstract

La nifédipine, antagoniste calcique et l’aténolol, β-bloquant sont deux substances utilisées dans le traitement de l’hypertension artérielle. Le travail présenté dans cette thèse a pour objectif d’étudier l’interaction de ces deux drogues au niveau cardiaque. L’étude est réalisée sur des cœurs isolés et perfusés de rats normotendus (WKY) et spontanément hypertendus (SHR). Les effets des deux drogues ont été étudiés sur les paramètres contractiles, le travail cardiaque et la consommation d’oxygène. En condition basale, la nifédipine exerce une inhibition sur tous les paramètres sont nettement diminués. Dans ces conditions, l’application de la nifédipine en combinaison avec l’aténolol permet de restaurer totalement les effets de la nifédipine. Les mêmes résultats sont observés aussi bien chez les rats WKY que chez les rats SHR. Ces résultats montrent que l’effet de la nifédipine est modulé par la stimulation –adrénergique, qui provoque probablement, une diminution de l’affinité des canaux calciques vis-à-vis de la nifédipine. L’utilisation de l’association de la nifédipine avec un β–bloquant permet d’améliorer l’efficacité du traitement. En médecine traditionnelle, l’hypertension artérielle est traitée souvent par des extraits de plantes médicinales. Parmi ces plantes, on trouve l’ortie (Urtica dioïca) qui est utilisée dans la région du Maroc oriental. L’étude présentée dans ce mémoire tente de confirmer l’effet hypotenseur de cette plante. L’extrait aqueux préparé est testé sur la pression artérielle de rats anesthésiés et sur le cœur isolé et perfusé de rat. L’injection de l’extrait par voie intraveineuse provoque une diminution significative de la pression artérielle qui est réversible. L’étude sur le cœur isolé montre un effet chronotrope négatif associé d’un effet inotrope positif. A plus forte dose, l’extrait provoque un arrêt total du cœur. Les effets sont réversibles et ne sont pas bloqués par l’atropine. Ces résultats montrent que l’extrait aqueux de l’ortie provoque un effet hypertenseur qui serait dû en partie à un effet chronotrope négatif au niveau cardiaque. L’ATP est considérée comme un neuromodulateur libéré au niveau de certaines terminaisons nerveuses. Il est libéré également lors d’une hypoxie par les cellules altérées. Le présent travail vise à étudier son mode d’action au niveau du myocarde. L’étude a été réalisée sur des muscles papillaires et sur des lambeaux auriculaires de cœurs de rats. Sur les muscles papillaires, l’application de concentrations micromolaires de l’ATP provoque un effet inotrope positif aussi bien en condition basale qu’en condition de stimulation β–adrénergique. Sur les lambeaux auriculaires, l’ATP provoque par contre un effet inotrope négatif. Le traitement avec la toxine de Bordetella pertussis n’affecte pas l’effet de l’ATP sur le muscle papillaire et fait apparaître un effet inotrope positif sur le muscle auriculaire. L’effet inotrope positif de l’ATP est lié en partie à l’augmentation du courant calcique qui se produit par une voie indépendante de l’AMPc. L’effet inotrope positif observé pourrait contribuer à améliorer l’activité de la zone lésée où l’ATP a été libérée lors d’une hypoxie.