Etude des écotones Terre/Eaux continentales, étude physico-chimique, écologique & microbiologique d’une rivière di Nord-est marocain : le Zegzel-cherraa.

Abstract

Cette étude concerne la quantification des apports végétaux, le processus de dégradation de deux types de feuilles (saule et laurier rose) dans trois stations du Cherra, une rivière temporaire au Nord-est du Maroc, et le rôle joué par les peuplements microbiens (bactéries et champignons ) et faunistiques (faunes terrestre et aquatique). Ces données permettent une comparaison avec la partie amont et permanente du même cours d’eau, nommé oued Zegzel et étudié antérieurement. Au cours de l’année 1994-95, la production totale de litière était de 49 à 112 g.m -2. An -1 dans trois stations réparties de l’amont vers l’aval de l’oued : ‘’Trou d’eau’’ (un point stagnant permanent), ‘’amont Cherraa’’ (station temporaire dont la mise en eau était de 7 mois) et enfin la station ‘’aval Cherraa’’ et dont la mise en eau était de 5 mois. Le maxima de litière totale étaient observés en janvier et septembre dans le trou d’eau, en novembre et juin dan l’amont Cherraa et en décembre et avril dans l’aval cherraa. La contribution des divers composants de litière varie entre 13% dans le trou d’eau permanent, 33% dans l’amont Cherraa et 68% dans l’aval cherraa. La dégradation du saule et du laurier avec des taux exponentiels journaliers respectifs de 0.009 et 0.007 dans le trou d’eau, 0.005 et 0.004 en amont cherraa et 0.004 et 0.003 en aval s’est révélée plus lente dans le Cherraa qu’à l’amont du cours d’eau permanent qu’est le ZegZel où la dégradation de ces deux types de feuilles a été estimé respectivement à 0.018 et 0.013. Durant la phase terrestre de la rivière, les invertébrés terrestres étaient rares et dominés par des prédateurs. En eau, la faune aquatique associé aux feuilles en dégradation était également rare, en particulier, le groupe des dilacérateurs. Ce dernier était mieux représenté dans le trou d’eau et dominé par Physa acuta. La faune aquatique semble plutôt gouvernée par le cycle hydrologique que par le cycle des apports végétaux dans ce type d’écosystème. Les bactéries on été dénombrées et leur activité déshydrogénasique a été mesurée. Les résultats obtenus mettent en évidence le rôle prépondérant du facteur eau dans la répartition spatiale des bactéries dont l’essentiel d’abondance se situe durant la phase courante de l’oued. quant à l’activité déshydrogénasique , elle était plus faible sur les feuilles placées dans les sites temporaires que sur celles placées en milieu aquatique permanent. Elle était plus faible en milieu aérien qu’en milieu aquatique. Le maximum de densité bactérienne se situait en mai. Celui d’activité en juin. Les variations saisonnières de la biomasse fongique (déterminée par le contenu en ergostérol), de l’abondance des spores des principales communautés fongiques associées aux feuilles en dégradation à l’air libre et dans le milieu aquatique, et de leur activité cellulolytique on été également étudiées dans les mêmes stations. L’agitation de l’eau joue un rôle primordial dans la répartition spatiale et temporelle des hyphomycétes. Ces derniers étaient actifs durant la phase courante de la rivière. Le maximum d’activité cellulolytique se situait en mars-avril avant le pic de la densité bactérienne et celui de l’activité ETS. Les maximums d’abondance et d’activité de ces deux catégories de microorganismes coïncident avec les périodes de plus forte dégradation des feuilles de Salix et de Nerium dans les différents sites de Cherraa. Dans ces conditions de cet oued temporaire, ce sont les microorganismes et non les invertébrés qui jouent le rôle principal dans la dégradation de la litière.