Le complexe volcano-sédimentaire rouge du trias, et de la base du lias du Pays des Horsts (Maroc Oriental): Géodynamique du bassin, dynamique sédimentaire et phénomènes de silicification

Abstract

Le complexe volcano-sédimentaire rouge du Trias et de la base du Lias du Pays des Horsts, de puissance très réduites (40m en moyenne), n’excède pas 457 m (la plaine de Tiouli). Cette série est subdivisée, dans ce travail en cinq formations : les couches rouges supérieurs (C.R.S.). La corrélation stratigraphique entre ces formations lithologiques, l’établissement des cartes d’isopaques, l’étude des directions des dykes doléritiques, ainsi que l’identification de phénomènes de tectonique synsédimentaire conduisent à de nouvelles interprétations quant au début de la période de « rifting » mésozoïque de cette partie de la paléomarge septentrionale de la Gondwana. Ainsi, on a pu démontrer que lors de ces épisodes d’extension précoce, l’architecture du Pays des Horsts était contrôlée par le jeu conjugué des directions atlasiques N70 à N90, hercyniennes N160 à N150 et tardi-hercyniennes N10 à N30. Ce régime décrochant est à l’origine de la différentiation de petits bassins de déchirement qui se place dans les secteurs d’intersection. Tels est le cas des ombilics d’Oujda, de Oued El Himer, de Tiouli, de Jerada et du Metroh, décalés les uns par rapport aux autres et soumis à une subsidence différentielle. L’étude de l’évolution verticale des paléoenvironnements des formations sédimentaires a monté que la transgression mésozoïque sur la plate forme paléozoïque pénéplanée était graduelle et s’est opérée d’abord sous forme d’environnements côtiers de type mud flat passant latéralement à des environnements continentaux de type cones de déjection et système fluviatile en tresse. En suite, les invasions marines carbonatées s’affirment et s’étalent de plus en plus tout en passant latéralement à des environnements margino-littoraux de type « fan delta », lagune ou sebkha côtière. En fin, s’achève l’ennoyage des blocs structuraux marginaux par l’installation d’une plate forme carbonatée peu profonde sur l’ensemble du Pays des Horsts (à l’exception de quelques paléoseuils résiduels), correspondant à ce qu’on appelle communément la transgression liasiques. La comparaison avec les domaines entourant la zone étudiée montre que le Pays des Horsts, où la sédimentation est essentiellement détritique continentale, représente une zone de bordure à subsidence différentielle séparant deux bassins évaporitiques très subsidents : le bassin de Guercif au Nord et le bassin des Hauts-Plateaux au sud. Ces bassins s’intègrent dans un domaine plus vaste relié à la Téthys occidentale. L’examen sur le terrain, complété par l’étude pétrographique, des deux horizons carbonatés surmontant les basaltes doléritiques permettent d’aborder le problème de l’origine de silice, et de discuter la mise en place et le moment des silicifications. Ainsi, les bandes et les nodules siliceuses sont formées essentiellement par du méga quartz, de la lutécite, de la quartzine et de la calcédonite contenant des reliques d’anhydrite. La forme des nodules rappelle les nodules d’anhydrite en cage à poule ‘Chiken wire » caractéristique des phénomènes dia génétiques précoces des environnements sebkhaiques.