Recherche des mécanismes impliqués dans la germination d'Orobanche ramosa L. et de sources et de mécanismes de résistance à ce parasite; étude préliminaire de possibilités de lutte chimique contre Orobanche ramosa et Cuscuta lupuliformis Krock

Abstract

Au Maroc, Orobanche ramosa L. est une plante parasite qui représente un danger croissant pour plusieurs cultures ; malheureusement, peu de travaux ont été réalisés sur ce parasite. Nous avons essayé de mieux comprendre les mécanismes intervenant pendant le préconditionnement et la germination des graines du parasite. Plusieurs inhibiteurs de la synthèse des gibbérellines, appliqués pendant le préconditionnement, inhibent la germination ultérieure des graines en présence du GR24 démontrant ainsi la nécessité de la biosynthèse des gibbérellines, connus pour l’inhibition de la production d’éthylène, inhibent la germination des graines d’orobanche. Ces mêmes inhibiteurs inhibent la germination de graines préconditionnées de Striga hermonthica en réponse au GR24 ; l’effet inhibent est reversé par l’addition d’acide 2-chloroéthylphosphonique (un agent libérateur d’éthylène in vivo). L’effet de ces inhibiteurs chez Striga, chez lequel l’éthylène est un médiateur de la germination par le GR24, suggère que chez O.ramosa l’éthylène est également impliqué dans l’induction de la germination par le GR24. La recherche de variétés de plantes hôtes résistantes à O.ramosa est une méthode de lutte économique qui peut être adaptée à la culture marocaine. Nous avons donc recherché des variétés de carotte, de lentille et de colza résistantes à l’orobanche. Les 15 variétés de colza testées se sont révélées sensibles. Chez la lentille, la variété ‘Blonde’ s’est révélée immune alors que les 2 variétés Précoz et L26 se sont révélées résistantes. Chez la carotte, plusieurs variétés se sont révélées résistantes parmi lesquelles Buror et Palaiseau. Par la suite nous avons essayé de caractériser les mécanismes impliqués dans l’orobanche. Le faible pouvoir stimulant de la germination des graines d’O.ramosa par les exsudats racinaires des plantes hôtes résistantes n’est pas un facteur déterminant de la résistance. Chez les variétés de plantes hôtes résistantes à l’orobanche, des modifications structurales de la racine hôte sont observées (couche d’encapsulation, couches de cellules à paroi lignifiée et contenant des structures globulaires, épaississement des parois et parfois occlusion de certains vaisseaux de l’hôte, cellules de l’hôte contenant des composés probablement de nature polyphénoliques). La résistance a été aussi caractérisée chez le maïs, une plante non hôte de l’orobanche, elle fait intervenir aussi des modifications structurales de la racine de ce dernier (présence d’une couche d’encapsulation, des divisions cellulaires au niveau du cylindre central, épaississement de la paroi de certains vaisseaux de l’hôte). La lutte chimique préventive est un moyen pour empêcher la germination et la fixation des angiospermes parasites redoutables tels que l’orobanche et la cuscute. Nous avons ainsi recherché des substances agrochimiques et des composés à action hormonale qui peuvent permettre de lutter efficacement contre ces 2 parasites. Les substances à action auxinique el que 2,4D ou les substances à activité cytokinine telles que le thidiazuron pourraient ouvrir des perspectives de lutte contre les deux parasites ; de plus, la pendiméthaline, l’asulame et les inhibiteurs de la biosynthèse des gibbérellines (cycocel, ancymidol, uniconazole, paclotutrazol, daminozide et prohexadione) pourraient être aussi utilisés pour lutter contre l’orobanche.