Etude écologique du peuplement zooplanctonique de la région côtière de Saïdia-Ras Kebdana et de l'estuaire de la Moulouya ( Maroc oriental )

Abstract

Des recherches sur la composition et la distribution du peuplement zooplanctonique ont été menées d’une part dans les eaux côtières méditerranéennes de la région de Saïdia et de Ras Kebdana, et d’autre part dans l’estuaire de la Moulouya. Dans ce contexte, des séries d’échantillons du zooplancton ont été analysées durant le cycle annuel 1998/1999. Pour le secteur marin étudié, 61 espèces de copépodes ont été inventoriées. Cette richesse spécifique est généralement élevée en saison froide, alors qu’elle est faible en période chaude. Le peuplement de la région prospectée est largement dominé par cinq espèces pérennes. Paracalamus parvus, Oithona nan, Centropages kröyeri, Acartica clausi et Euterpina acutifrons, dont Paracalamus parvus est la forme la plus abondante. L’ensemble de ces espèces constitue plus de 75% de l’effectif total des copépodes récoltés. L’évolution annuelle de la densité montre l’apparition de quatre pics signalés en Mai, Juillet, Octobre et Novembre et qui sont dues chacun à la dominance d’une ou de deux espèces. L’hiver en général est une période de faible densité, alors que l’été est la saison la plus riche en copépodes. L’emploi de l’indice de diversité de Shannon a montré que la saison automnale et le début de l’hiver se caractérisent par une diversité spécifique relativement élevée, tandis qu’en période estivale cette diversité est faible. La structure biogéographique des copépodes de la région étudiée est largement dominée par les espèces cosmopolites et les formes à large distribution géographique. L’espèce Isias clavipes est une forme nouvelle pour les côtes marocaines. Elle a été recensée pour la première fois dans notre région d’étude. Pour l’estuaire de la Moulouya, 14 espèces répartis en 13 taxa de copépodes et un seul décapode ont été recensées dans ce milieu paralique. Cette composition spécifique est totalement dominée par les formes saumâtres et dulçaquicoles. La faible salinité de ce milieu reste le facteur clé qui empêche la pénétration et le maintien des espèces marines dans l’estuaire. L’étude de la structure quantitative du zooplancton montre la dominance de trois espèces : Onychocamptus Mohammed, Acanthocyclops robustus et les larves d’Atyaephyra desmarestii. Le printemps et l’été sont les périodes les plus favorables à la prolifération de ce peuplement en relation avec l’augmentation de la température et de la production primaire.