Etude de l'interaction nutrition-productivité chez la vache laitière de race améliorée dans les petits élevages de la région de Témara-Skhirat

Abstract

Au Maroc, le cheptel bovin laitier a connu les dernières années une amélioration génétique par des croissements et par l’importation de races améliorées à haut potentiel de production. Cependant, les résultats des enquêtes sur le terrain ont montré que malgré cette amélioration génétique, la production laitière reste et les performances de reproduction restent incompatibles au potentiel de productivité des races améliorées. Dans le but d’étudier s’il existe une relation entre ces résultats insatisfaisants et les contraintes qui peuvent freiner la productivité de la vache laitière de race améliorée dans nos conditions d’élevage, 115 vaches laitières de races Frisone et Holstein appartenant à 8 fermes représentatives de la région de Temara-Skhirat (nord-ouest du Maroc) ont été sélectionnées. Notre protocole a été basé sur des enquêtes effectuées sur les fermes au cours de visites mensuelles et hebdomadaires. Pendant les visites mensuelles, le poids corporel de chaque des vaches (PC, exprimé en Kg) a été estimé grâce à la mesure du tour de poitrine ; la note de l’état corporel (body condition score – BCS, sans unité) a été mesuré selon l’échelle 1-9 et la production laitière (PL, exprimée en 1/j) a été également mesurée pour chaque vache. D’autre part, les différents aliments des rations alimentaires distribuées aux vaches ont été pesés pour chacune des fermes une fois par mois et un prélèvement de chacun de ces aliments a été effectué. Au laboratoire, la teneur de ces aliments en matières sèches (MS) a été déterminée dans le but de calculer la prise alimentaire (PA) en MS de chacune des vaches. De même, la teneur des aliments en énergie, exprimée en Unités Fourragères (UF) a été déterminée. La ration alimentaire telle que distribuée aux animaux a été ensuite reconstituée et des analyses de la composition de cette ration en matières minérales (MM) ou cendres et en matières azotées totales (MAT) ou protéines brutes ont été effectués pour chaque vache depuis le vêlage jusqu'au diagnostic positif de gestation par palpation rectale, effectué au moins deux mois après une insémination. Ces prélèvements ont été destinés au dosage de la progestérone dans le lait écrémé par RIA. Les résultats ont montré que : 1- Le BCS avant le vêlage a montré un effet sur le degré de mobilisation des réserves corporelles pendant la période post-partum, sur la production laitière de 305 jours (PL₃₀₅) et sur la production laitière maximale (PLmax). 2- La production laitière a un effet sur le degré de mobilisation des réserves corporelles après le vêlage et sur la durée des intervalles vêlage-retour à l’activité ovarienne [V-RAO] et vêlage-conception [V-C] et sur le nombre d’inséminations nécessaire pour avoir une conception (nI/C). 3- La teneur de la ration alimentaire en matières azotées totales a un effet sur la production laitière (PLmax et PL), sur le degré de mobilisation des réserves corporelles après le vêlage et sur la durée des intervalles [V-RAO] et [V-C]. 4- Le degré de mobilisation des réserves corporelles pendant la période post-partum a un effet direct sur la durée des intervalles [V-RAO], vêlage-première insémination [V-II] et [V-C]. 5- Le dosage de la progestérone dans le lait de la vache permet de découvrir les détections incorrectes des œstrus et les désordres de la reproduction et de la gestion. 6- Le diagnostic de gestation par dosage de la progestérone dans le lait de la vache permet d’affirmer une absence de gestation dans 98,6% des cas et de confirmer une gestation dans 89,6% des cas. C’est donc un diagnostic précoce de non gestation.