La moyenne vallée du Ziz : Une oasis entre tradtion et modernisation

Abstract

Pendant longtemps les oasis sont restées strictement traditionnelles, malgré leur ouverture sur l’extérieur. Les paysages n’ont pas beaucoup évolué. La vallée moyenne de Ziz ne constitue pas une exception, mais depuis quelques décennies nous assistons à des mutations de plus en plus fulgurantes remettant en cause et de façon irréversible l’ordre ancien. Ces mutations sont induites par plusieurs facteurs à savoir l’émigration, l’urbanisation et surtout la nouvelle gestion des ressources en eau. Cette dernière revêt un aspect particulier dans la mesure où l’organisation socio-spatiale s’articule autour d’elle. L’évolution concerne tous les aspects de la vie oasienne dans la vallée : les structures sociales, les structures foncières, la production, les rapports de production, l’habitat et la gestion de l’eau… L’intervention de l’Etat par la construction du barrage H. Addakhil a donné une nouvelle dimension à ces transformations. Mais la sécheresse des années 80 a mis en exergue les limites de la modernisation de la gestion de l’eau. Par leur expérience et leur savoir-faire ancestral et les nouvelles techniques d’exploitation de l’eau, les populations tentent de surmonter la rareté de l’eau par un repli sur la nappe. L’exploitation de cette dernière a permis de répondre aux besoins en eau et même de grignoter de nouveaux espaces sur les marges de l’Oasis ainsi que sur le lit majeur de l’oued. L’adaptation des populations et leur savoir-faire constituent l’élément essentiel dans leur fixation dans un milieu aux conditions difficiles. Malgré l’émigration, ces espaces retiennent une population très dense.