Secours extra-hospitaliers au Maroc : Etat des lieux et perspectives d'avenir

Abstract

Chaque marocain est conscient de l’insuffisance de notre système de prise en charge des urgences, notamment extra-hospitalière. Cette prise de conscience suscite chez chacun d’entre nous un sentiment d’angoisse à l’idée que nous puissions, un jour, être confrontés à une situation de détresse. Le but de ce travail est de faire un état des lieux du système de prise en charge des urgences, de proposer une « labélisation » des structures impliquées dans cette prise en charge et partant proposer un schéma de restructuration des urgences extra-hospitalières à partir d’un projet pilote à Casablanca. L’étude sur l’état actuel des transports sanitaires au Maroc a permis de dégager les normes de sécurité et de qualité applicables à notre contexte. C’est ainsi que 4 catégories ont été individualisées :  Catégorie A : société d’assistance médicalisée de manière permanente et possédant des moyens matériels et humains nécessaires et suffisants pour assurer sécurité et qualité des prestations.  Catégorie B : société de transport ayant des moyens matériels et humains nécessaires mais sans présence médicale permanente (médecins vacataires ou à la demande).  Catégorie C : société de transport caractérisée par des moyens médico-techniques insuffisants et une médicalisation à la demande.  Catégorie D : société sans moyens médico-techniques, avec des moyens humains insuffisants et ne pouvant assurer aucune médicalisation (taxi-ambulance). Les structures hospitalières d’accueil au niveau du Casablanca sont en nombre suffisant (42). Si le secteur privé offre des structures hospitalières dont la majorité répond à des normes acceptables pour la prise en charge des urgences, par contre le secteur public offre dans sa grande majorité des structures qui s’éloignent de ces normes, bien qu’un effort important a été accompli ces dernières années. Le projet d’organisation des urgences extra-hospitalières se veut fédérateur de tous les moyens existants aussi bien publics que privés. Le centre de régulation, basé au CHU Ibn Rochd, sera la pierre angulaire de ce projet. Il gérera tous les moyens matériels et humains des autres centres de secours basés au niveau de chaque préfecture, soit au niveau des centres de secours de la protection civile, soit au niveau des hôpitaux préfectoraux. Les urgences seront dirigées vers les structures hospitalières les mieux adaptées. Ainsi la prise en charge de l’urgence extra-hospitalière ne souffrira plus du retard qui jusque là était le plus gros handicap de cette prise en charge. Du succès de ce projet dépendra la création d’un véritable Service d’Aide Médicale Urgente public au Maroc.