Observance du traitement médicamentaux ( Etude préliminaire )

Abstract

L’observance thérapeutique désigne la concordance entre le comportement du patient vis-à-vis de son traitement et les recommandations de son médecin. Ce sujet reste aujourd’hui d’actualité puisque beaucoup de progrès thérapeutiques dont pourraient bénéficier nos patients sont neutralisés par les effets de la mauvaise observance aux traitements prescrits. Afin d’évaluer la fréquence de l’inobservance aux traitements antidépresseurs et antihypertenseurs et les facteurs l’influant, nous avons mené une étude transversale descriptive auprès de 120 patients vus respectivement dans les consultations de psychiatrie (Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd) et de cardiologie (Pavillon 28), et répartis de façon égale au niveau de ces deux consultations. Le recueil des données a été réalisé par un questionnaire administré aux patients au moment de la consultation. Nos résultats étaient les suivants :  Le taux global de non observance était de 64.2%.  Le taux de non observance selon la famille thérapeutique était presque le même : 65% avec les antidépresseurs, et 63.3% avec les antihypertenseurs.

 Les causes de non observance évoquées par nos patients par ordre décroissant, étaient : causes économiques (59,7%), oubli (20.8%), inefficacité du traitement (11.7%), effets secondaires (10.4%), guérison (10,4%) et peur de la dépendance aux antidépresseurs (3.9%).  D’autres facteurs de non observance liés au patient, au traitement, à la maladie et au médecin ont été recherchés dans notre étude. Malheureusement, nous n’avons pas pu établir des associations statistiques entre l’inobservance et ces différents facteurs, vu que notre échantillon n’était pas statistiquement représentatif. Cependant, nos résultats ont permis tout de même d’élaborer approximativement le portrait du patient non observant. Notre étude montre la fréquence élevée de l’inobservance au traitement médicamenteux, il est donc important que les professionnels de la santé et les pouvoirs publics aient conscience de l’ampleur de ce phénomène, afin d’établir des stratégies pouvant l’améliorer.