Décès maternels en obstétrique

Abstract

Le décès maternel en obstétrique, véritable drame obstétrical, est une situation qui préoccupe le monde entier et qui fait l’objet de plusieurs études et recommandations. Notre étude rétrospective étalée sur 3 ans, du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2005, avait pour objectif de préciser l’incidence des décès maternels au service de réanimation obstétricale du CHU de Casablanca, d’analyser leurs profils épidémiologiques et étiologiques et de rappeler les différentes recommandations. Durant notre période d’étude, 91 décès maternels ont été enregistrés sur un total de 26450 naissances vivantes, ce qui fait un taux de 344 décès / 100 000 NV. L’âge moyen de nos patientes est de 31 ans, 80 % d’elles ne bénéficiaient d’aucun suivi durant leur grossesse. Presque la moitié de nos patientes (46%) était transférée d’une autre formation sanitaire, tandis que 5 des patientes décédées étaient admises à pied pour accouchement simple. L’accouchement s’est déroulé par césarienne dans 43 % des cas, les décès sont survenus durant la période du post partum dans 86 % des cas. Les causes de décès sont représentées principalement par les complications de la prééclampsie (37,4%), les hémorragies du post partum (26,4 %) et l’infection (8,8%). Ce taux élevé de décès maternel dans notre contexte et la prédominance des causes obstétricales directes largement évitables par

la promotion du suivi prénatal et des soins de santé de qualité, constituent toujours un problème dans notre contexte. Les conditions d’admission qui s’expliquent par le défaut de communication entre les différents niveaux de même que la surveillance proche du péripartum doivent devenir nos premières préoccupations. Des conduites simples et claires existent dans de nombreux pays de même niveau socio-économique, appliquons les tous et dès maintenant.