Les pneumopathies nosocomiales en réanimation chirurgicale

Abstract

Les pneumopathies nosocomiales sont des causes majeures de la morbidité et de la surmortalité des patients hospitalisés en réanimation. Ce travail consistait en une analyse épidémiologie de pneumopathies nosocomiales au milieu de réanimation visant à évaluer l’incidence, les conséquences, les facteurs de risque et leur prévention. C’est une étude de cohorte portant sur 809 malades hospitalisés en réanimation chirurgicale (Pavillon 17) du CHU Ibn Rochd durant la période 1999-2000 dont 80 patients ont présenté une pneumopathie nosocomiale, soit une incidence de 9,88%. Le diagnostic de pneumopathie nosocomiale se basait essentiellement sur un faisceau d’arguments cliniques, biologiques, radiologiques et bactériologiques. Le premier facteur de risque identifié était la ventilation artificielle retrouvée chez plus de 90% des patients avec une durée moyenne de ventilation de 11 jours. Les germes isolés étaient essentiellement des BGN (80%) avec en tête l’Acinetobacter Baumanii (24,5%), suivi de Pseudomonas aeruginosa (18,5%) et Klebsiella pneumonia (13%) avec un caractère polymicrobien fréquent (87%). Les CGP ne représentaient que 20% des micro-organismes isolés avec le SAMR dans 70% des cas. Les germes hospitaliers (Acinetobacter, Pseudomonas et Klebsiella) étaient multirésistants. La ceftazidine et l’imipénème gardent leur activité sur les souches multirésistantes. L’évolution sous traitement était favorable chez 52,5% des malades. La mortalité était de 45% avec une morbidité de 47,5% dont le choc septique était la principale cause. Au terme de ce travail, nous proposons des mesures de prévention de pneumopathie nosocomiale qui font appel essentiellement à l’application stricte des règles d’asepsie, l’entretien du matériel de ventilation et l’observance par le personnel soignant des mesures de prévention.