Genre Tamarix L. au Maroc : caractérisation géographique, morphologique, biochimique et effet antibactérien.

Abstract

La présente recherche porte sur l'étude de la famille des Tamaricaceae, qui est représentée au Maroc par un seul genre ''Tamarix''. Ce dernier étant parmi les genres les plus difficiles à étudier en termes de taxonomie. En 1816, 16 espèces ont été dénombrées selon Willdnow, mais le nombre n'a pas cessé d'augmenter. Ainsi, en 1852, Bunge a dénombré 51 espèces et les études se sont également poursuivies jusqu'à ce que le nombre atteigne 90 d’après Yang et Gaskin (2007). Ce problème de classification peut être dû à quelques différences dans les critères de différenciation utilisés par les chercheurs, ainsi qu’à la grande similitude entre les espèces de ce genre. Cela peut expliquer l'impossibilité de déterminer le nombre d'espèces de Tamarix au Maroc. En effet, la difficulté de notre recherche est l'étude taxonomique des Tamarix. Cette partie met en évidence les facteurs qui ont contribué à des controverses sur le nombre des espèces de Tamarix dans notre pays et dans le monde entier. Dans cette étude, trois taxons précédemment déclarer ont été confirmées : T. africana, T. boveana et T. aphylla, alors que, pour l’espèce T. amplexicaulis, on soupçonne son existence dans une seule station. Concernant T. canariensis et T. gallica, leur identité nécessite des études plus approfondies vue les grandes ressemblances quelles présentent, afin d’éviter toute sorte de confusion. Pour cette raison, nous avons mené une autre recherche morphologique pour montrer la diversité morphologique des espèces similaires. Les résultats concernant l’ACP et CAH, montrent des différences phénotypiques importantes entre les différentes populations de T. africana. Cette variabilité morphologique observée semble être dûe à un certain nombre de facteurs : la situation géographique, les facteurs écologiques notamment la température, l’altitude et l’humidité. En revanche, l’étude de la diversité morphologique de T. gallica / T .canariensis, a permis de déterminer l'ampleur de la variation morphologique entre les populations ainsi que les caractéristiques communes entre ces populations et leur compatibilité avec les clés d'identification ce qui a permis d’identifier plus précisément l'espèce (T. gallica). De plus, l’étude de la variabilité morphologique des trois espèces T. africana, T. gallica et Tamaris sp, a donné deux groupes complètement isolés. Le premier est composé de T. africana et le second par les Tamarix gallica. Alors que Tamarix sp. partage de nombreux caractères morphologiques avec Tamarix gallica, et en se référant au spécimens de l’herbier nous avons considéré Tamarix sp. comme T. gallica. Concernant le suivi de croissance, les résultats ont montré une variation morphologique entre les caractères étudiés selon les stades de floraison, confirmant ainsi, que le diagnostic doit prendre en compte le stade de croissance (anthèse). Les caractères morphologiques et écologiques observés lors de l’étude de répartition des espèces étudiées, montrent que ces espèces possèdent une grande plasticité et une forte capacité d’adaptation aux conditions écologiques des milieux qu’elles occupent. C’est ainsi certaines espèces de ce genre sont phréatophytes alors que d'autres sont des psammophytes. La présence de certaines espèces, dans les régions saharienne (M’hamide, Zagora, Merzouga…), montre qu’elles sont des thermophyles. Par ailleurs, d'autres tolèrent des zones situées à des hautes altitudes dont les températures sont très basses ou se développant à proximité des sources. L’étude phytochimique de T. aphylla, T. africana et T. gallica, a révélé que les extraits aqueux ainsi que la poudre sèche des différentes parties de la plante (feuilles, fleurs, tiges, l’écorce et les racines) contiennent des phénols, des tanins, des saponines et des phlobatanins. La plupart des organes contiennent des stéroïdes et des flavonoïdes et aussi, des terpenoïdes et des acides aminés mais à des niveaux plus faibles. Alors que les protéines, les glycosides et les alcaloïdes sont absents dans tous les organes chez toutes les espèces. Alors que pour l’étude biochimique, les teneurs en polyphénols et en flavonoïdes ont été déterminées par des techniques spectrophotométriques. L'estimation quantitative des polyphénols et des flavonoïdes a montré que pour les différentes méthodes d'extractions. Ce sont les extraits méthanoliques et aqueux, qui se sont montrés les plus riches que ça soit pour les feuilles ou les fleurs chez les deux espèces. Les activités antioxydantes ont été déterminées, in vitro, en utilisant le test du DPPH. L’évaluation du pouvoir antioxydant (DPPH) a montré que sept extraits possèdent une d’activité antioxydante supérieure à la valeur mesurée par l’acide ascorbique (IC50 = 5,23 µg/ml). Quant à l’évaluation de l’activité antimicrobienne des extraits, obtenus par l’extraction au soxhlet (totale ou par épuisement), les résultats montrent que tous les extraits sont totalement inactifs contre la Bacillus sibtillus. Alors que L’activité antibactérienne la plus élevée a été observée contre sur la souche Citrobacter freundii avec l'extrait des fleurs de T. gallica obtenu par l'éther de pétrole issu de l'extraction par épuisement (16,25±2,25 mm), et d’une zone d’inhibition de 22±2 mm obtenu par l'extrait aqueux des feuilles de T. gallica issu de l’extraction totale au sur la souche Enterococcus faecalis. Pour les CMI, les r ésultats varient de 6,25 à 50 mg/ml pour les deux souches. Concernant la CMB, tous les extraits ont signé une activité bactériostatique contre Citrobacter freundii et l'Enterococcus faecalis.