contribution à la gestion des compétences en utilisant l’approche ontologique et la théorie des ensembles flous

Abstract

L’efficacité du capital humain a été considérée auparavant comme un facteur qui n’a pas d’intérêt dans la création des richesses des pays. Les compétences étaient ignorées et importaient peu par rapport à l’effort physique humain dans la production des richesses. Cependant, depuis le début du XVIIIe siècle, avec l’avènement de l'économie de connaissance, l'intérêt est donné à la gestion des connaissances et des compétences qui sont perçues comme des facteurs de productivité et de compétitivité pour les entreprises. Dans le cadre de son programme de réforme de l’administration publique, plusieurs initiatives ont été prises par le Maroc, visant l’instauration d’un nouveau système de gestion des ressources humaines dont la mise en place de la Gestion Prévisionnelle des Effectifs, des Emplois et des Compétences (GPEEC) dans les grands ministères constitue, l’un des piliers les plus importants dans cette réforme. De même, Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, dans plusieurs Discours Royaux a mis, en relief le capital immatériel dans lequel le capital humain (personnalité du dirigeant, leadership, compétences individuelles) occupe une place importante. Aussi, au cours des dix dernières années, la compétence a envahi plusieurs domaines tels que la psychologie cognitive, la sociologie, les sciences de gestion et l’informatique. Ceci a fait de la notion de compétence un thème de recherche pluridisciplinaire dont les travaux portent sur la proposition de définitions et des modèles variés pour sa gestion. Ces travaux s’intéressent à différents aspects de traitement de cette ressource dont les plus intéressants sont : l’identification des compétences, l’allocation des compétences et l’appariement entre les compétences des employés et les compétences exigées par les emplois ou les projets. Cependant, nous nous sommes aperçus un manque crucial de consensus et de normalisation au niveau des définitions et des modèles proposés pour gérer les compétences. De même, ces modèles demeurent empiriques ne s'appuyant pas sur des références théoriques. Par conséquent, il est difficile, voire inutile, de les transposer et de les appliquer au-delà de leur contexte d'origine. Ceci pose un véritable problème pour son traitement par les systèmes d’information des ressources humaines (SIRH) usuels basés sur les techniques classiques de l’ingénierie des systèmes d’information. Pour répondre à cette problématique de gestion des compétences et aux différents enjeux énoncés, notre approche est orientée vers les techniques d’ingénierie des connaissances à travers l’utilisation d’une approche ontologique pour la modélisation, la théorie des ensembles flous et les algorithmes des mesures sémantiques pour les traitements. En effet, la compétence est un sujet d’excellence de connaissances qualitatives et l’ontologie est le meilleur moyen actuel qui permet de structurer les différents concepts de l’entreprise et d’obtenir des définitions cohérentes et consensuelles des concepts. De même, la logique floue se prête à ce type d'application, car elle recouvre un ensemble de modèles et de techniques mathématiques qui permettent de modéliser les aspects qualitatifs du jugement humain et manipuler ces connaissances en langage naturel et de raisonner sur des variables linguistiques, c'est-à-dire, sur des variables qualitatives. Dans un premier temps, nous avons défini une approche de construction d’ontologie par transformation d’un thésaurus. Ce type de ressources est développé par des experts du domaine et fait l’objet de consensus dans la communauté des professionnels du domaine. Il est aussi utilisé par les SIRH classiques comme structure pour gérer les compétences. Cette approche présente l’avantage de construire une ontologie en reposant sur un ensemble de termes du domaine qui sont identifiés par des experts et permet de définir une démarche pour la reprise de l’existant. Ensuite nous avons proposé une définition de la compétence et un modèle en utilisant les différentes sources d’informations du Ministère de la Réforme de l’Administration et de la Fonction Publique du Maroc pour la production d’une ontologie spécifique à notre domaine d’étude et notre contexte. Cette ontologie est ensuite implémentée et peuplée au moyen d’un ensemble de programmes développés en java pour effectuer de l’expérimentation relative à l’optimisation de la correspondance entre les compétences exigées par les postes et celles acquises par le personnel de l’établissement en utilisant des algorithmes de calcul de la similarité sémantique basés sur la distance de Hamming, l’extension de l’indice de Jaccard nommé index de compétences et la similarité Wu-palmer.