évaluation de la pollution en métaux lourds et de la qualité des sols agricoles du périmètre irrigué de béni amir (plaine de tadla, maroc).

Abstract

Dans un contexte de développement durable, la gestion des sols est un enjeu primordial non seulement d‟un point de vue environnemental mais aussi socio-économique. Au fur et à mesure que la population augmente, l‟intensification agricole impose une pression accrue sur les terres irriguées et productives. Ainsi l'intensification de l'agriculture s'accompagne souvent d‟une utilisation excessive des eaux d‟irrigation et d'une utilisation incontrôlée de fertilisants minéraux, des engrais et des pesticides, entraînant une salinisation, une perte de matières organiques et une pollution nitrique et métallique des sols. Cette étude s‟intègre dans le cadre des études environnementales entreprises dans la plaine du Tadla. L‟objectif principal de ce travail de thèse consiste en l'évaluation de la qualité des sols agricoles de périmètre du Beni Amir. Pour répondre à cet objectif, plusieurs paramètres physico-chimiques du sol ont été mesurés sur 65 échantillons de sols, à savoir le pH, CaCO3, CEC, MO, CO, texture, CE, Cations échangeables (Ca2+, Mg2+, K+ et Na+ ), Azote (N), Azote ammonium (N-NH4 + ), Nitrate (N-NO3 - ), phosphore assimilable (P2O5) et le rapport C/N. Selon les résultats obtenus les sols de Beni Amir sont fortement riches en carbonate, ce qui explique la basicité des ces sols. Ces sols sont classés comme des sols argileux moyennement riches en MO et en cations échangeables et fortement riche en CEC. En se référant au rapport C/N, en montrant qu'il y a une bonne décomposition et minéralisation de la MO. Les sols de Beni Amir sont moyennement fertiles, dont les teneurs moyennes en N et en P2O5 sont 0,14 % et 3,6 mg/kg, respectivement. Selon les valeurs de CE, la majorité de la zone d'étude est touchée par la salinitisation. Pour évaluer la qualité des sols étudiés à travers les paramètres physico-chimiques, nous avons utilisé la méthode AHP visant à identifier le bon emplacement des terres agricoles afin de minimiser les coûts économiques et les dommages environnementaux. Ces résultats ont montré qu'environ 1591,04 ha (3,14 %) de la zone d'étude sont fortement propices à l'agriculture, 3088,61 ha (6,09 %) sont moyennement adaptés à l'agriculture et 42465,02 ha (83,72 %) sont faiblement convenables et seul 3577,78 ha (7,05 %) présentent une qualité médiocre. Dans un second temps. nous avons évalué la pollution métallique et le degré de contamination de quelques éléments (Pb, Zn, Cu, Cd, Cr, Fe) dans ces sols agricoles via les indice de pollution tels que l‟indice de géo-accumulation (Igeo), le facteur d'enrichissement H (FE), l'indice de charge de pollution (IPL), l'indice de pollution de Nemerow (PIN), le degré de contamination (DC) et l‟indice de risque écologique potentiel (RI). Les résultats obtenus montrent que ces sols sont très fortement contaminés en Cd, Cr et Fe, mais moyennement riches en Pb, Zn et Cu. Selon les indices calculés cette contamination est liée aux activités anthropiques via l'utilisation des engrais agricoles utilisés pour améliorer la production agricole dans la région. Par conséquent, les applications à long terme de pesticides et le lessivage des produits chimiques utilisés pour le traitement des plantes ont entraîné une accumulation importante en ces métaux.