caracterisation phenotypique et etude de la virulence des enterococcus resistants a la vancomycine isoles du portage intestinale en milieu communitaire a casablanca, maroc

Abstract

Les entérocoques peuvent être responsables de diverses maladies graves chez l’Homme. Ces bactéries sont dangereuses du fait de leurs résistances naturelles à de nombreuses familles d’antibiotiques, aggravée ces dernières années par l’émergence, dans le monde, de souches résistantes aux glycopeptides. Notre travail vise à rechercher l’existence au Maroc de souches résistantes vis-à-vis des antibiotiques. Ce travail a porté sur 156 échantillons de selles collectés en 2014 dans la communauté marocaine du grand Casablanca. L’identification biochimique des entérocoques est réalisée par la galerie Api 20 strep et complétée par la caractérisation génotypique grâce à la recherche des gènes spécifiques aux espèces E. faecalis et E. faecium et au séquençage du gène qui code pour l’ARN 16S. L’étude phénotypique de la résistance des entérocoques à huit antibiotiques est effectuée par la méthode de l’antibiogramme. Aussi, les gènes van, responsables de la résistance à la vancomycine, ont été recherchés par PCR multiplex. En outre, nous avons déterminé les espèces les plus virulentes en termes de production de biofilm, par l’étude de l’adhérence de nos isolats à la surface du polystyrène, et en termes de possession des gènes de virulences cherchés par PCR. La clonalité des EVR a été étudiée par la méthode du champ pulsé, et l’évaluation des liens de parentés qui relient l’ensemble de nos isolats d’entérocoques a été réalisée par la lecture de l’arbre phylogénétique. Les résultats montrent que la colonisation par les entérocoques concerne 70.8% des échantillons de selle de la population étudiée. Nous avons isolé 100 souches d’Entérocoques, parmi lesquelles, 45% souches sont identifiés E. faecalis et 55% souches identifiées E.faecium. Ces dernières étaient plus résistantes comparativement à E. faecalis. Les résultats des tests de sensibilité aux antibiotiques ont révélé que 88% de nos souches sont multirésistantes. La fréquence d'isolement des VRE était de 21%. Les taux de résistances aux antibiotiques testés étaient de 89% pour la lincomycine et l'érythromycine ; 79% pour la tétracycline ; 64% pour la rifampicine ; 23% pour la teicoplanine ; 15% pour la kanamycine et 2% pour la gentamycine. L'analyse par PCR a révélé que toutes les souches étaient résistantes à la vancomycine par possession du gène vanA. L’étude de l’adhérence des entérocoques souligne que la totalité de nos isolats ont la capacité de produire le biofilm. L’étude de l’intensité de formation de ce dernier, montre que la majorité des souches ont formé un biofilm de haute intensité au cours des premières heures avec un maximum de formation à 22 heures d'incubation. gelE et asa1 sont les gènes les plus fréquemment détectés chez E. faecalis. Chez E. faecium, esp et hyl étaient les seuls facteurs de virulences retrouvés. Les souches étudiées ne sont pas liées génétiquement et les isolats d’entérocoques résistants à la vancomycine ont présenté des profils de pulsotypes différents avec un haut degré de polymorphisme. L’isolement et la caractérisation des souches d’entérocoques résistantes à la vancomycine circulantes dans la communauté est nécessaire pour une meilleure prise en charge thérapeutique des infections causées par cette bactérie et pour élaborer une stratégie afin de contrôler la dissémination de cette résistance dans la communauté marocaine et dans les établissements de santé.