Contribution à l’étude géothermique du bassin du Tadla, plateau des phosphates et Tassaout aval : Application au réservoir calcaire du turonien (crétacé)

Abstract

Pour un pays comme le Maroc, aux réserves pétrolières limitées, il est important de prospecter les possibilités en énergie géothermique. L’objectif de cette étude est de connaître le régime et les responsabilités géothermiques du bassin du Tadla. C’est le premier travail entrepris dans la région dans cette optique. La phase de départ a consisté à récolter toutes les données de températures déjà existantes (données de forages pétroliers et diagraphies thermiques des forages hydrogéologiques) ainsi que de mesurer les températures dans des forages hydrogéologiques en équilibre thermique. L’étude de ces différents types de températures nous a permis d’établir des cartes de gradients géothermiques dont les valeurs moyennes varient de 2 à 7°C/100 m. les zones à fortes valeurs sont en corrélation avec la tectonique (Fkih Ben Salah et El Borouj). Au contraire, les zones à très faibles valeurs du gradient géothermique sont soit des aires de recharge (plateau des phosphates, anticlinal de Bou Ghazi et Mzizoua) soit des zones d’apport des eaux froides (cas de la région de Beni-Mellal). L’étude des températures souterraines nous a permis d’évaluer les potentialités géothermiques de l’aquifère le plus profond et le plus important représenté par les calcaires turoniens. L’étude de ces caractéristiques physiques (température, conductivité électrique, etc), chimique et hydrodynamiques a révélé une aquifère géothermiquement important dont la température peut atteindre 100°C (température déterminée par géothermométrie chimique) dans les zones les plus affectées par la tectonique. Les températures maximales mesurées aux émergences sont de l’ordre de 47°C. Un modèle de fonctionnement hydrodynamique et thermique de cet aquifère a été établi en se basant essentiellement sur les données géologiques, hydrogéologiques et thermiques. Quant aux déterminations du flux de chaleur, les valeurs préalablement supposées élevées ont été expliquées par les conditions géologiques favorables, particulièrement la tectonique et probablement la production de chaleur par désintégration des éléments radio-actifs de la formation la plus radio-active représenté par la série phosphatée du Maestrichtien et Eocène inférieur.