Diagnostic d'un état de pollution organique et métallique de deux zones humides : Cas de Merja Zega et de bas Sebou

Abstract

Ce travail a été réalisé dans le cadre d’un programme d’étude et suivi de l’impact des activités industrielles des grandes agglomérations du Gharb sur la qualité physico-chimique des eaux superficielles, et sur l’évaluation de la contamination métallique des sédiments du bas Sebou et la Merja Zerga par le dosage de huit métaux lourds (AI, Fe, Cu, Mn, Zn, Cr, Pb, Hg). En parallèle, une étude biotypologique de la macrofaune benthique a été entamée au niveau de l’étage infra littoral de l’estuaire de Sebou. Par ailleurs, les variations spatio-temporelles des paramètres physico-chimiques des eaux de surface au niveau des deux sites d’étude laissent ressortir une macro pollution organique importante dont l’intensité augmente pendant la période d’étiage (basses eaux). Le dosage des métaux lourds réalisés au niveau des sédiments révèle, au niveau du Sebou, une concentration anormalement élevée pour l’ensemble des métaux analysés et ce en aval des grandes unités industrielles de la ville de Sidi Kacem, Sidi Slimane, etc, avec cependant, une légère dilution signalée au niveau de la station Moghrane. En revanche, la ville de Kénitra par les rejets industriels et domestiques contribue à un enrichissement important des sédiments par ces métaux lourds. Par ailleurs, l’utilisation de l’indice de contamination pour l’évaluation de cette charge métallique montre une pollution généralisée et importante. Vers l’estuaire, la montée des eaux marines rend la situation encore plus compliquée en favorisant la mise en suspension de ces éléments créant ainsi une situation dangereuse pour les organismes aquatiques par le biais de leur biodisponibilité et de la biomagnification. D’autre part, au niveau de la lagune de Merja Zerga, une présence des métaux lourds charriés par l’Oued Drader et Canal Nador est à signaler surtout en période de crue. Cette contamination même si actuellement est non alarmante, et à prendre avec intérêt ultérieurement dans ce site considéré comme réserve biologique et site classé Ramsar. L’étude biotypologique de la macrofaune benthique de l’étage infra littoral de l’estuaire de Sebou, montre que l’estuaire est pauvre en peuplement (60 espèces inventoriées) généralement assez résistants à la population et qui ne présente pas de variations significatives avec la dynamique marégraphique et surtout avec l’intensité de la population à marée basse et à marée haute. Trois groupes sont dominants les mollusques, les crustacés et les annélides polychètes, représentant en général les milieux paraliques estuariens. Nous avons noté entre autres des espèces à régime alimentaire détritivore indicatrice d’une charge polluante organique.