Des savoirs scientifiques et techniques en Afrique du nord du début du XVIe siècle à travers le texte de la description de l'Afrique d'Al-Hassan Al-Wazzam, Dit Léon l'Africain : Analyse de contenu et interprétation

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Des savoirs scientifiques et techniques en Afrique du nord du début du XVIe siècle à travers le texte de la description de l'Afrique d'Al-Hassan Al-Wazzam, Dit Léon l'Africain : Analyse de contenu et interprétation

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Title: Des savoirs scientifiques et techniques en Afrique du nord du début du XVIe siècle à travers le texte de la description de l'Afrique d'Al-Hassan Al-Wazzam, Dit Léon l'Africain : Analyse de contenu et interprétation
Author: Ouchen Mohamed
Abstract: Cette recherche s'inscrit dans le cadre des travaux dans le champ de l'épistémologie et de l’histoire des sciences arabes médiévales et des idées scientifiques. Elle porte sur l’oeuvre principale de Léon l’Africain/al-Hassan al- Wazzan, la Description d’Afrique, une oeuvre d’un Arabe produite en Europe au XVIe siècle. La trame de fond de cette oeuvre, faite essentiellement de matière géographique, constitue un terrain propice à l’étalement d’un savoir documentaire tous azimuts, fruit d’une longue expérience de voyage et d’exploration savante. Le texte renferme en effet un témoignage historique de l’état politique et géopolitique d’une région, marqué d’une sorte de décrépitude et renseigne sur la vie sociale, culturelle et scientifique de l’époque. Il renseigne par la même occasion sur la culture et le savoir que renferme la mémoire d’un intellectuel de l’élite marocaine du XVIe siècle exilé en Italie. Un savoir substantiel à portée scientifique et technique est justement à l’oeuvre dans le texte de la Description par-delà des indications générales sur des aspects de la vie culturelle, naturelle et de la réalité biogéographique de l’Afrique du Nord de l’époque. Ce savoir est aussi bien de nature botanique/géoponique/écologique, zoologique et médico-pharmacologique, que géographique et technique. Le texte bénéficie depuis un certain temps d’un regain d’intérêt ; cependant cette dimension proprement scientifique de l’oeuvre, n’est pas encore dument étudiée. Aborder cet aspect de l’oeuvre dans un esprit de relativité scientifique et historique, permettrait de s’arrêter sur la portée des connaissances scientifiques et techniques dans ce Maghreb Aqça qui fait partie de l’empire islamique médiéval, dont il constitue un prolongement, et qui a contribué à son projet scientifique global dès le Haut Moyen Âge. À vrai dire, la valeur ajoutée de cette culture berbéro-marocaine, portée à son apogée avec les Lumières andalouses du Xe-XIIIe siècle, n’est pas encore estimée à sa juste mesure. D’autant plus que le Maghreb, à lui seul, avec sa composante culturelle berbère, constituait le centre d’une dynamique scientifique qui a permis de relier, dans une sorte de continuité à travers la Méditerranée, l’Orient à l’Occident et le Sud au Nord. Le Maroc plus particulièrement, à travers l’oeuvre de Léon l’Africain/al-Hassan al-Wazzan, a joué un rôle important d’intermédiaire dans ces rapports d’influence entre la rive européenne et la rive africaine de la Méditerranée. Dans une zone géographique méditerranéenne clé et un siècle marqué par l’interaction, mais aussi par les ruptures et les dépassements, la Description nous fait constater le moment de transition entre un monde islamique en contraction et un monde européen en expansion. Le texte de la Description atteste en effet de cette dynamique d’échange et de transmission des savoirs entre le monde islamique et l’Europe de la Renaissance. Il permet par ailleurs de prendre la mesure de tout ce savoir notamment biologique issu de la tradition scientifique livresque, qui en constitue l’arrière-plan. Par son appropriation, l’élite marocaine de l’époque a pu assurer sa diffusion dans les milieux populaires, dans une sorte d’implémentation pragmatique des savoirs. Nous constatons de la part de l’auteur, à travers le voyage et l’écriture, un rapport global au savoir et aux sources, d’un côté, (Sources maghrébo-andalouses, comme Ibn al- Baytar et orientales comme Jahîz), et, de l’autre côté, un rapport plus concret à la nature et à la réalité matérielle de l’époque, qui sont à l’origine de notes particulièrement édifiantes. L’ethnoscience est actuellement la discipline qui permet, à travers l’étude pointilleuse et soignée des sources et contextes locaux, d’aboutir à cette réintégration et des sciences régionales, en l’occurrence arabo-islamiques, par rapport à la science humaine universelle, et des savoirs locaux andalou-maroco-berbères par rapport à la science arabo-islamique. L’étude lexicologique et intertextuelle de l’oeuvre permet de circonscrire l’univers conceptuel de l’auteur, à la croisée de plusieurs cultures et plusieurs langues. Ainsi est-il des conceptions scientifiques en matière de botanique et de zoologie ; la Description confirme sa parfaite représentation de la tradition arabe classique en la matière et de ses conceptions écologiques, naturalistes et médicales, mais laisse entrevoir une reconstruction, notamment dans le domaine de la géographie et des techniques, basée sur les réalités particulières du Maghreb et de l’Afrique, sur les trouvailles de l’expérience locale, du voyage et du contact culturel, représenté par l’ouverture sur l’Europe. Nous constatons alors à quel point les mots et les concepts, en différentes matières techno-scientifiques, traversent les frontières entre le monde arabo-islamique et l’Europe de la Renaissance et attestent de ce long cheminement de la science à travers les civilisations.
Date: 2012-12-04

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